Algérie

Violences contre les femmes : 3895 agressions en 2010



Pour les quatre derniers mois de l’année en cours, «les services de la gendarmerie auraient déjà recensé 441 cas», dira en préambule de sa communication Melle Boukahla Zohra, psychologue au niveau de la direction de la gendarmerie nationale. Une lecture de chiffres qui donne froid au dos et qui a permis au débat initié par le centre psychosocial relevant de la FOREM (Fondation nationale pour la promotion de la santé et de la recherche) de susciter samedi dernier dans l’enceinte de l’hôtel Tagdempt. L’auditoire, composé essentiellement de la gent féminine, de médecins, psychologues et représentants du mouvement associatif local était d’ailleurs toute ouïe en écoutant jusqu’à certaines confessions et témoignages de femmes violentées. Certaines harcelées pour dire toute la problématique des droits de la femme dans une Algérie qui se libère certes des tabous mais qui reste prisonnière de préjugés mais aussi de textes de loi qui n’ont pas fait leur preuve sur le terrain quand il s’est agi de défendre la victime. Selon la représentante de la gendarmerie nationale, il y a «des cellules qui s’occuperont désormais des mineures et très bientôt des femmes». Les docteurs Sahraoui, Boukkhedar et d’une manière très pédagogique par maître Gahar ont fait le tour de la question. «Devant une stratégie gouvernementale qui n’arrive pas à se concrétiser sur le terrain, les femmes victimes de violences continuent à souffrir en silence. Leurs cris de douleur se heurtent toujours à un mur, érigé par non seulement les mentalités rétrogrades qui justifient à chaque fois les violences qu’elles subissent, mais également des lois qui ne les protègent pas suffisamment de ce fléau», avait rappelé une consœur. Même alarmants, ajouta-t-elle «les chiffres sont loin de refléter l’inquiétante situation des femmes violentées qui n’arrivent que rarement à se libérer du sentiment de culpabilité, pour se plaindre officiellement de leurs agresseurs».
Le manque flagrant de structures pour leur prise en charge psychologique, sociale et juridique est, pour de nombreux spécialistes de la santé, l’une des raisons principales de leur enfermement sur elles-mêmes.                 


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