Algérie

Violence : un fléau banalisé


Violence : un fléau banalisé
Ras-le-bol - Quand on met bout à bout les violences sectorielles qui sévissent chez nous, la facture à payer devient très lourde.
La violence dans les stades, la violence à l'école, la violence routière, la violence contre les femmes, la violence contre les enfants, la violence urbaine, la violence contre la nature, etc., il faut bien admettre que la violence s'est banalisée et qu'elle est partout. De fait, parler de regain de violence n'est qu'une circonvolution de langage. Cela dit, le phénomène le plus marquant de ces dernières années reste l'apparition d'agressions liées à l'état d'euphorie que procure la consommation de psychotropes.
Ce sont les jeunes plus particulièrement, voire des adolescents qui s'y adonnent. Se constituant en groupes, ils vont choisir des endroits isolés mais fréquentés (passerelles, passage entre bâtiments, le détour d'une rue) souvent à des heures creuses, de façon à pouvoir commettre leur forfait sans être inquiétés. Beaucoup de passants ont perdu, qui son portable, qui son argent, sous la menace de lames de couteaux, et certains s'en sont même tirés avec de méchantes blessures. Pourtant malgré ce contexte hostile, le commerce informel a toujours bénéficié d'une certaine protection de la part de la société algérienne qui lui trouve une grande utilité sociale. Mais force est de constater que même ce consensus vient d'être brisé. Dimanche dernier au quartier de Belcourt, un marchand à la sauvette de machines destinées à la construction s'est fait voler une tronçonneuse d'un coût de 20 000 DA. La volonté d'éradiquer le commerce au noir qui a squatté les trottoirs, exprimée ces derniers jours par les comités de quartier, semble être une énième épreuve de force contre un fléau dur à détrôner. Relancés au lendemain de la mort d'un des leurs dans une bagarre, les comités de quartier donnent l'impression de n'avoir pas tenu compte de l'ensemble des données à l'origine de la situation.
Aussi, il y a une forme de violence liée aux m'urs bien que leurs auteurs se réclament de la religion. Il y a une semaine une femme flânant rue Didouche-Mourad, a failli être lynchée par un jeune qui montrait qu'il était enragé de la voir en short. Cela dit, même les institutions publiques n'échappent pas à la violence. Les premières à en pâtir, sont les structures hospitalières.
En ce mois d'août les urgences des hôpitaux ont fait l'objet d'agression de la part des citoyens. Au service des urgences du CHU Mustapha-Pacha, un médecin anesthésiste a enduré un véritable calvaire, puisque agressé par plusieurs membres d'une même famille, dont un policier.
On dirait que les citoyens ne trouvent plus d'oreille attentive qui les écouterait. Face à la coupure d'électricité, on a eu recours aux émeutes et à la violence pour exprimer sa colère. Un scénario auquel on a coutume d'assister lors des distributions de logements et des pénuries d'eau. Tout compte fait, faute de solutions pacifiques, les Algériens ont décidé de régler leur litige à coups de haches et de couteaux, de pneus brûlés, de fermeture de routes, d'affrontements sanglants interquartiers, ... et la liste est encore longue.
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