Algérie

Violence post-électorale au Gabon : Le sauve-qui-peut à Port'Gentil !



Violence post-électorale au Gabon : Le sauve-qui-peut à Port'Gentil !
La poursuite des violences post-électorales poussait hier à l'exode les habitants de Port-Gentil, capitale pétrolière du Gabon, secouée par une troisième nuit consécutive de troubles malgré un appel au calme du président élu Ali Bongo. Plusieurs centaines de personnes se pressaient hier matin aux embarcadères de cette ville côtière, avec quelques maigres bagages, dans l'espoir de fuir.Selon plusieurs témoignages, quelques milliers de personnes sur les 100 000 habitants sont partis depuis le 3 septembre, début des violences ayant suivi l'annonce de l'élection d'Ali Bongo, fils du défunt président Omar Bongo Ondimba. Le français Total, un des groupes pétroliers opérant dans le pays, a évacué pour une période temporaire ses salariés et leurs familles de Port-Gentil vers Libreville, à l'exception des agents « strictement nécessaires » pour poursuivre « un minimum d'activités », a expliqué samedi une porte-parole. Au moins deux personnes ont trouvé la mort depuis jeudi dans les violences à Port-Gentil. Le bilan pourrait cependant être plus lourd, beaucoup de sources interrogées ayant refusé de s'exprimer en évoquant la peur ou des instructions des autorités.Seul El Gueddafi 'Certains se plaignaient d'une augmentation subite du tarif du voyage, passé de 10 000 FCFA à 20 000 FCFA (15,25 à 30,50 euros). Située sur une presqu'île, Port-Gentil n'est accessible que par bateau ou avion, aucune route ne la reliant au reste du territoire gabonais. Les compagnies aériennes y ont suspendu leurs vols en raison des violences. « Nous partons pour éviter de vivre ce que nous avons vécu en 1990 », lorsque Port-Gentil a été le théâtre de graves émeutes, pillages et incendies après la mort suspecte d'un opposant port-gentillais, a expliqué à l'AFP Virginie Koumba, une mère de famille. Un calme précaire régnait hier dans la ville, après des violences pour la troisième nuit consécutive malgré le couvre-feu en vigueur de 20h à 6h (19h-5h GMT). Dans le centre de Port-Gentil et certains quartiers périphériques, des barricades étaient toujours visibles. A Libreville, des observateurs redoutaient de nouvelles violences après la défaite samedi du Gabon face au Cameroun (0-2), sous les yeux d'Ali Bongo. Mais le calme a généralement prévalu dans la capitale.« Il faut absolument que le calme revienne sur toute l'étendue du territoire », avait affirmé samedi Ali Bongo, déclaré vainqueur de la présidentielle à tour unique avec 41,73% des voix. Les résultats officiels du scrutin « sont faux », avaient auparavant répété plusieurs candidats qui contestent sa victoire, parmi lesquels l'ex-ministre de l'Intérieur, André Mba Obame, (classé 2e) et l'opposant historique Pierre Mamboundou (3e). Ali Bongo a invité ses concurrents à reconnaître leur défaite ou à utiliser les voies légales de recours pour les contester. Samedi soir, le gouvernement a estimé qu'une nouvelle mission de « diplomatie préventive » au Gabon du Sénégalais Moustapha Niasse, émissaire de l'Union africaine (UA), « ne se justifie pas », assurant que la situation revenait progressivement à la normale à Port-Gentil et était normale dans le reste du pays. Le président en exercice de l'UA, le Libyen Mouammar El Gueddafi, a été un des premiers à féliciter Ali Bongo pour son élection.


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