Algérie

Violence et insécurité


Forte pression sur les UMC du CHUO Les services des urgences médicochirurgicales de l’hôpital d’Oran connaissent un état d’alerte depuis plus d’une semaine, notamment, après la rupture du jeûne. Des dizaines de victimes d’agressions aux armes blanches et coups et blessures, affluent chaque soir aux services des UMC. Selon un premier bilan, établi par les services compétents, depuis le début du mois sacré à ce jour, il a été enregistré un meurtre et 126 cas d’agressions dont la majorité est constituée de jeunes victimes dont l’âge ne dépasse guère les 29 ans. Les services des UMC et ceux de médecine légale reçoivent quotidiennement une moyenne de 15 personnes, victimes d’agression, un chiffre qui a augmenté mardi dernier pour atteindre 25 cas, victimes de coups et blessures. Les médecins exerçant au niveau de ces services affirment que 60% des cas admis, au quotidien, aux services des UMC sont victimes de tentatives de vols accompagnés d’actes de violence perpétrés par des voleurs ou des groupes de malfaiteurs. On notera également des victimes d’altercations violentes entre personnes et à un degré moindre, des accidents domestiques. Une équipe de la rédaction du journal s’est rendue sur place pour constater de visu la prise en charge d’une dizaine de victimes de violence à moins d’une demi-heure de la rupture du jeûne. Des moments difficiles et de grande pression que passent journellement les équipes médicales, notamment, celles qui assurent la permanence et accueillent les nombreuses victimes de coups et blessures et dont la plupart porte des blessures au niveau des cuisses, de la tête ainsi qu’au niveau du cœur; ce qui nécessite des interventions chirurgicales en urgence. Les médecins expliquent que la quasi-totalité des blessés arrivent avec des coups à l’arme blanche (des poignards, des barres de fer, des haches ...etc.) A l’exemple de ce jeune homme de 26 ans qui fut victime d’une grave agression, avec coups et blessures, perpétrée contre lui par un groupe de voleurs dans le quartier d’»EL Barki». Dans la même journée, un autre jeune, appelé Hichem et âgé de 25 ans, avait succombé à ses blessures à l’issue d’une attaque à l’arme blanche dont il fut victime. Selon les explications fournies sur place, le défunt avait été attaqué, alors qu’il essayait de porter secours à une fille qui se faisait voler. Lors de notre brève présence aux côtés des médecins urgentistes, nous avons assisté à l’admission de deux autres cas non moins dramatiques. Un premier jeune homme fut victime d’un coup de hache lors d’une agression survenue en ville nouvelle et le deuxième, quant à lui, fut victime d’une tentative de suicide en essayant de se trancher les veines. Le plus grave dans la prise en charge des victimes de violences est que les médecins sont, parfois, eux-mêmes, victimes d’agressions verbales de la part de certains cas admis aux urgences dans des circonstances controversées. Selon des sources médicales, la prise en charge des blessés nécessite une forte consommation de sang et à ce sujet, les services des UMC affirment que pendant la première semaine du mois de Ramadhan, plus de 40 sachets de sang ont été utilisés au profit des victimes d’agressions, notamment pour ceux perdant des quantités importantes de sang. Selon, les données avancées sur les circonstances dans lesquelles sont commises ces agressions, l’on conclut que la plupart des méfaits se passent dans les marchés publics, aux arrêts de bus ou bien dans les parkings et les vieux quartiers de la ville. D’ailleurs, une bonne partie de ces agressions survient souvent à proximité de l’hôpital d’Oran, plus précisément dans les parkings illicites qui entourent les services des maladies infectieuses et les urgences médicales. Les médecins et le personnel médical sont les premières victimes de ces agressions et la majorité de leurs auteurs consomment des psychotropes et certains d’entre eux, ont même fait un bref passage dans les structures spécialisées dans la prise en charge de cas cliniques. Sakina / A.S.
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