La violence, fléau des temps modernes ou avatar des temps anciens, continue d’occuper le devant de la scène sociale et revêt différents aspects selon le moyen d’expression qui la prend en charge et la traduit. La littérature, et le roman par ricochet, lui consacrent un certain intérêt dans un certain contexte, défini par les préoccupations du moment.
Dans le roman, la violence, d’essence verbale déborde de son cadre, pour se faire graphique et visuelle. Un roman typique de la violence est atypique en ce qui concerne l’effet et l’ordonnancement de cette violence ; il transforme le texte en réceptacle d’un déferlement d’images, prétexte à une logorrhée verbale, défiant et déniant toute ponctuation pour se déployer sur l’axe de la verticalité, faisant de la synonymie une pratique à outrance de l’accumulation, un procédé systématique, agissant et sur le personnage en but à des messages graphiques, iconographiques, sonores qu’il ne comprend pas, et sur le lecteur, qui agressé comme lui, est confronté à un texte itératif, “enlysé”, dégénéré, contribuant ainsi à créer la frénésie du texte, la confusion des espaces, la fête du langage.
Des mots en chamaille, pour dire un texte en bataille, voilà le sommaire de : «Topographie idéale pour une agression caractérisée» de R. Boudjedra.
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Posté Le : 07/02/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Ouhibi - Ghassoul Nadia
Source : Insaniyat Volume 4, Numéro 1, Pages 73-78 2000-04-30