Algérie

Violence chez les jeunes


Les clignotants sont au rouge. La violence dans la société algérienne est devenue banale. Elle s'est emparée du corps social et est devenue structurelle. La frange juvénile est la plus touchée. Des mesures d'urgence s'imposent. C'est le message-clé auquel a abouti la journée d'étude sur le phénomène de la violence chez le jeune organisée hier par la Sûreté de wilaya d'Alger.Abder Bettache Alger- (Le Soir) - Les actes de violence ne sont plus du domaine des adultes. Ils sont de plus en plus jeunes à s'y adonner, ce qui laisse supposer un nouveau phénomène que la société devra savoir gérer pour éviter qu'il ne se transforme en un fléau difficile à contrer. Le plus terrible est que même les élèves n'échappent pas à cette dangereuse escalade.
Pour le professeur Belhadj, chef de la médecine légale au niveau du CHU Mustapha d'Alger, «la violence est comme le cancer, c'est un phénomène de santé publique». Dans son intervention sur «L'impact médico-légal de la violence juvénile», le professeur Belhadj s'est demandé «s'il existe des facteurs endogènes et exogènes favorisant la violence». Oui, a-t-il répondu. Selon lui, il est «urgent de songer à mettre en place d'autres formes et stratégies à même de faire face à ce phénomène qui touche une frange importante de la société». «En un mot, nous devons penser tous ensemble pour revoir la prise en charge sanitaire des victimes et des auteurs de violence et revoir la prise en charge des auteurs des agressions et des violences», a-t-il dit.
Des spécialistes se sont d'ailleurs posé les questions sur les facteurs qui ont favorisé l'émergence du phénomène de la violence dans le milieu juvénile. «Comment peut-on mener une vie digne dans les cités-dortoirs que les pouvoirs publics ont érigées dans la précipitation à la périphérie des grands centres urbains ' A-t-on mis en place des structures à même d'accompagner les jeunes dans leurs nouvelles cités '» «Les batailles rangées et les guerres de gangs qui s'y produisent aujourd'hui constituent la preuve de l'échec de telles initiatives», a-t-on indiqué. Pour ces mêmes observateurs, «cette forme de violence sociale témoigne de l'ampleur des dégâts occasionnés non seulement à l'environnement urbanistique mais également au lien social. Il s'agit d'un véritable désastre», ajoute-t-on.
Pour le professeur Belhadj, «on ne peut parler d'une alternative économique (tourisme), si le degré de la violence atteint un niveau très élevé». Pour ce spécialiste de la médecine légale, «il faut prendre les choses très au sérieux et penser à une réelle stratégie pour faire face à ce phénomène». Pour sa part, le professeur Benathmane, chef de service de psychiatrie au niveau de l'hôpital Mustapha, a tenté d'expliquer «médicalement» le phénomène de la violence. D'autres intervenants ont fait état de l'usage «négatif» des réseaux sociaux ou encore «le danger de la consommation des stupéfiants chez le jeune».
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