Algérie

Violence


Violence
La violence, sous toutes ses formes, à l'égard des personnes a connu un boom inquiétant durant ces dernières années. Elle l'est doublement lorsqu'il s'agit d'une frange fragile, telle que les femmes ou les enfants. Entre viol, kidnapping, harcèlement sexuel et moral, pédophilie et incitation à la prostitution, l'enfant n'en sort jamais indemne.Vu l'ampleur du phénomène, des représentants de la Gendarmerie nationale, de la DGSN, du réseau Nada pour la défense des droits de l'enfant ainsi que des spécialistes dans l'analyse socio-psychologique de la société ont tenu, hier, une conférence de presse, au siège du quotidien El Mihwar, dans le but d'éclairer la société sur ce phénomène, ses causes, ses retombées et la responsabilité de tout un chacun dans la protection de l'enfant. A travers des chiffres, le chef de brigade de la protection des mineurs au groupement de la gendarmerie de la wilaya d'Alger, l'adjudant Djillali Bedani, a tenté de sensibiliser les parents qui sont les premiers responsables de la protection de leur progéniture, contre des personnes étrangères, voire contre eux-mêmes.Ces derniers recourent souvent à la violence verbale, physique et psychique sous prétexte de bien élever leurs enfants. «Les parents doivent inculquer à leurs enfants les bonnes règles de sécurité, à savoir ne pas faire confiance aux personnes étrangères, apprendre par c?ur les données personnelles de leurs parents, ne pas avoir peur des forces de l'ordre et les interpeller en cas de besoin», explique-t-il en s'appuyant sur le bilan des mineurs victimes de violence dont le nombre s'est élevé à 2761, durant l'année écoulée, dont 950 filles.Pour Kheira Messaouadène, commissaire divisionnaire et chef du bureau de la protection de l'enfant et de la délinquance juvénile à la DGSN, le phénomène des enlèvements d'enfants ne doit en aucun cas être pris à la légère, mais il est inutile de lui donner des proportions alarmantes et de panique. Durant le 1er semestre de l'année en cours, quelque 6000 actes de violence ont été commis à l'encontre de mineures, dont 517 enfants, pour des motifs sexuels. Elle signale que 195 cas de disparition d'enfants ont été signalés durant l'année écoulée.Le même nombre de mineurs ont été victimes de tentatives ou d'agressions sexuelles en 2015. Des campagnes de sensibilisation ont été lancées et une cinquantaine de brigades de protection des mineurs sont mobilisées à travers le territoire national. Plutôt alarmiste, Mme Faci Zohra, spécialiste dans l'analyse sociopsychologique de la société, lie la recrudescence de la violence envers les enfants à la démission générale de toutes les autorités de la société, à commencer par les parents.«Nous sommes aujourd'hui face à une société désemparée et livrée à elle-même, face à la déperdition des valeurs et l'absence de compétences intellectuelles et religieuses qui peuvent la remettre sur les rails», conclut-elle. En attendant que l'Etat daigne bouger pour mettre un terme à tous ces agissements violents à l'égard de la population juvénile, les enfants sont devant un danger imminent. La vigilance est doublement recommandée.


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