Algérie

Violence



Violence
Depuis l'été 2013, le régime a engagé une brutale offensive dans le but de s'approprier la totalité des pouvoirs, de soumettre tous les instruments institutionnels et de contrôler tous les moyens publics. Ce déploiement d'autorité a été décidé en pleine convalescence du Président, dans la crainte, justement, de voir sa maladie suggérer à d'autres bords du système son remplacement.Une fois les appareils politiques (FLN et RND) neutralisés et, donc, privés d'efficacité opérationnelle faute d'unité de direction, l'action politique a été transférée au gouvernement alors remanié pour être converti en équipe de campagne. De fait, la campagne électorale pour le quatrième mandat a donc débuté avec le remaniement du 11 septembre 2013. Et la mise en place des conditions d'un processus électoral entièrement maîtrisé s'est poursuivie avec la nomination de proches du Président à la tête des instances impliquées dans la gestion de l'élection et la validation des résultats.La maladie du Président, au lieu de tempérer les ardeurs du clan, les a donc exacerbées. Mais, il n'y a pas que la santé de Bouteflika et la peur de voir s'imposer l'idée de son remplacement qui sont à l'origine de ce regain d'activisme hégémonique. Depuis quelques mois, l'implication de la sphère politique dans de graves scandales financiers est présumée par des juridictions étrangères relayées par la presse internationale. En particulier, le nom de Chakib Khelil, auteur de la formule "clan présidentiel", est évoqué avec insistance par la justice italienne. Et d'autres dossiers, tous aussi scandaleux, patientaient dans "les tuyaux" des processus judiciaires. Ainsi, le démantèlement de structures et la mise à la retraite de cadres du DRS, outre le fait de venir prévenir toute embûche de la part des services de sécurité, ont permis de contrecarrer la publicité faite aux "affaires" de corruption qui remontaient en cascade. L'abrogation du décret du 9 février 2008, portant mission de police judiciaire des services de l'armée, a constitué un coup d'arrêt aux enquêtes et procédures en cours.Sans la maladie de Bouteflika, le clan aurait agi comme de coutume : l'argent, pour assurer une animation tendancieuse de la campagne ; la fraude, pour garantir le résultat. Il était utile pour le clan de conserver le pouvoir et le contrôle de la rente ; avec l'éclatement des scandales politico-financiers majeurs, il devenait urgent de les garder : aucun candidat potentiel du système pour lui assurer sa part de prébende et le prémunir des règlements de comptes. Le clan doit "vaincre", et ce, malgré l'absurdité de la "candidature". Il n'est plus en campagne ; il est en guerre ; en guerre contre tous ceux qui contestent le fait accompli d'une Algérie confisquée par une coterie et celui d'un peuple dépossédé de son droit à choisir ses dirigeants.D'où cette violence verbale adoptée d'emblée par les porte-paroles du projet Bouteflika IV. D'où, aussi, cette violence des méthodes : répression de l'expression contestataire, censure des médias, manipulation de la diplomatie, transferts de populations pour remplir les salles de meeting, usage immodéré des moyens publics...La violence était déjà en germe dans l'irrationalité du projet du clan, dans son acharnement conservateur, dans le cynisme de ses méthodes, dans l'arrogance de son discours.M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




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