Imaginons un peu Himmler se pavanant dans les rues de Berlin après le 8 mai 1945. Cela n?aurait jamais été toléré par les forces alliées qui ont vaincu le nazisme. Les Etats vainqueurs avaient le respect qui s?imposait aux victimes pour accepter que leurs bourreaux ne paient pas leur crime. Le bras droit de Hitler avait été pendu haut et court comme il se devait. Mais les adeptes du nazisme n?ont jamais disparu. Ils ont réapparu en Algérie sous la bannière du FIS. Et leur Himmler à eux était Madani Mezrag, chef de l?AIS. Or ce dernier, au lieu d?être derrière les barreaux - et c?est le minimum qu?il mérite -, est libre de ses mouvements et peut se permettre d?aller dans n?importe quel coin du territoire sans être inquiété. Il a volé, violé et assassiné au nom de l?Islam. Il a mis à feu et à sang d?importantes régions du pays. Aujourd?hui, il jouit de ses rapines, fait des affaires avec l?argent du racket, argent dont il a délesté ses victimes. Il se permet même d?être arrogant et de donner des conférences sous la protection bienveillante des autorités. Il revient même sur la scène politique, car il va participer à des manifestations de soutien à la « charte sur la concorde nationale ». Cela dépasse l?entendement. C?est une honte même. C?est une insulte à toutes les victimes du terrorisme islamiste. C?est une insulte aux militaires, aux policiers, aux gendarmes, aux femmes, aux enfants, aux intellectuels victimes de la barbarie intégriste. C?est une provocation à l?égard de leurs familles endeuillées et qui ne savent plus à quel saint se vouer pour obtenir justice. Le Pouvoir donne l?impression d?afficher un mépris total à l?égard de leurs sentiments. Il a poussé le cynisme jusqu?à accorder une protection policière aux criminels les plus en vue sans se soucier du fait que les gardes du corps avaient des amis policiers tués par les terroristes. Cela signifie que l?Etat de droit n?existe pas en Algérie. Que le crime paie chez nous. Que les maîtres du moment usent et abusent de leur pouvoir sans se préoccuper des conséquences qui peuvent en découler. Les islamistes ont à nouveau le vent en poupe et ils ne baisseront pas les armes tant qu?ils n?auront pas en face d?eux un Etat déterminé, pas un Etat faible, qu?ils devront affronter des hommes et des femmes décidés à mener l?Algérie vers la modernité et la tolérance.
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Posté Le : 24/08/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tayeb Belghiche
Source : www.elwatan.com