Les habitants de la cité Ziadia ont été témoins, jeudi dernier vers 20 h, d'une scène d'une rare violence. Une scène digne du moyen-âge, ou pire encore de l'âge des cavernes.
Une jeune fille, sourde-muette de surcroît, poursuivie à travers la cité par une bande de délinquants, ou plutôt une meute de lâches, une dizaine selon des témoins, accourus pour assouvir leur bas instincts. La jeune fille en question qui trouve refuge au marché de ladite cité depuis quelques mois a fait, rappelons-le, l'objet de sévices sexuels à plusieurs reprises, comme nous l'avons rapporté dans une précédente édition. Nous avons tenté de joindre la Protection civile et la police par téléphone dès que nous avons eu vent de cette affaire, dont les détails nous ont été racontés par un témoin de la scène qui aurait essayé, lui-même de s'opposer à ces voyous au risque de se faire lyncher, mais nos tentatives sont restées vaines, le téléphone sonnait en effet désespérément dans le vide.Nous nous sommes donc rendus au commissariat de Ziadia pour dénoncer ce qui nous avait été relaté et tenter de convaincre l'officier de permanence d'intervenir rapidement pour sauver la malheureuse. Celui-ci, tout en admettant qu'au commissariat de Ziadia, ils étaient au courant de ce qui se passait le soir dans ce quartier et les multiples sévices que subissait cette jeune fille, tiendra néanmoins à nous préciser que celle-ci a été à maintes reprises secourue par les agents de l'ordre public et confiée aux services de l'action sociale pour être conduite à Diar Errahma, mais elle prenait irrémédiablement la fuite et revenait à chaque fois au même endroit. L'officier de permanence nous affirmera, en outre, que le père de cette jeune fille, originaire de la wilaya de M'sila aurait réussi à la soustraire à son calvaire il y a de cela quelques mois en l'emmenant de force chez lui, mais celle-ci se serait enfuie après une quinzaine de jours seulement du domicile parental pour revenir une énième fois dans le quartier de Ziadia.Ceci dit, et pour ce qui est de l'intervention de la police que nous avons imaginée rapide pour secourir à temps la jeune fille, d'autant que ledit commissariat est situé à une centaine de mètres du lieu où s'accomplissait l'ignoble forfait que nous venons de signaler, la réponse de l'officier de police nous a laissés pour le moins perplexe. Pas d'intervention de la police, nous dira-t-il, dans l'immédiat, sans plus d'explications, alors que ledit commissariat dispose, comme nous l'avons constaté, d'une armada de policiers lourdement armés à l'extérieur et à l'intérieur des locaux. La question que l'on est en droit de se poser dans pareil cas, à quoi peut servir la police ' est-elle là uniquement pour nous verbaliser en cas d'infraction au code de la route ou bien protéger les citoyens quels qu'ils soient ' Que faut-il comprendre ' Que cette jeune fille démunie, peut-être un peu déséquilibrée ne vaut pas la peine d'être secourue ' C'est malheureux à dire pour nous tous mais il semblerait bien que ce soit le cas. Quant aux services de l'action sociale, censés protéger cette frange fragile de la société et l'accueillir dans des structures adaptées, pourquoi n'ont-ils pas réagi à ce jour pour aider cette malheureuse '
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Posté Le : 16/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : F. Raoui
Source : www.elwatan.com