Algérie

Vingt-quatre familles crient à l'arnaque



Vingt-quatre familles, bénéficiaires de logements dans un immeuble faisant partie du projet 48/312 logements sociaux participatifs (LSP), érigés au niveau de la cité Dorban, au piémont de l'Edough, dans la wilaya de Annaba, ont décidé de cesser le paiement de leurs logements.Leur décision a été prise après avoir constatée de multiples malfaçons qui, selon eux, représentent un risque latent d'effondrement de l'immeuble en question.
Les malheureux bénéficiaires ont pris possession de leur bien en 2012 auprès de l'Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI). «Nous avons alerté l'entreprise ENPI après une seule année d'occupation suite à des fissures ayant lézardé les murs, et les malfaçons ayant généré des effondrements par endroits.
Nous les 24 familles concernées par ce danger occupons le bâtiment A. Il risque de s'effondrer d'un moment à l'autre. Paradoxalement, il a fallu attendre plusieurs mois pour voir l'ENPI réagir en chargeant le laboratoire CTC de faire des essais mécaniques et chimiques.
Des essais dynamiques ont été réalisés par les LTPS et LHCF», déclare Baci S., représentant des 24 familles. Les analyses du CTC ont conclu que les essais mécaniques des carottes prélevées sur le béton des blocs A1 et A2 sont très faibles. Les tentatives de résoudre cet épineux problème remontent à l'année 2016.
En effet, à l'époque, une réunion a été tenue avec l'ex-wali, en présence du directeur régional de l'ENPI, du directeur du logement, du directeur de l'ENPI de la wilaya de Annaba, du laboratoire CTC, du représentant des 24 familles du bâtiment et d'autres responsables. Dans la réunion, le laboratoire CTC a confirmé que le risque d'effondrement est inexistant, alors que les superstructures représentent un risque.
Le CTC conseille le renforcement par de nouveaux voiles en béton armé à partir de la fondation. À son tour, le directeur régional rappelle que le projet réceptionné provisoirement ne dispose pas de conformité.
La direction régionale de l'ENPI a choisi un bureau d'études pour réaliser un plan de renforcement des logements et deux entreprises ont été désignées pour les travaux. Durant cette période, l'ENPI s'est engagée à louer aux habitants dans des immeubles des particuliers avec la somme de 10 millions de dinars de la fin 2016 à la fin 2017.
À son tour, le wali a demandé aux concernés (ENPI et le représentant des 24 familles) d'établir un protocole d'accord. Dans ce contexte, le représentant des 24 familles a déclaré : «Bien qu'il soit demandé par l'ex-wali, l'ENPI a refusé de signer le protocole d'accord avec les résidents de l'immeuble afin d'appliquer toutes les modalités, à savoir l'évacuation des familles, la remise des clés et certains engagements de part et d'autre.
En application des orientations de la wilaya, les familles ont rapidement évacué le bâtiment. Après l'expiration de la première année de location, l'ENPI a refusé de renouveler le loyer sous prétexte que les habitants n'ont pas voulu restituer les clés des appartements à l'ENPI pour le renforcement des constructions». Et de trancher : «Nous ne faisons plus confiance à l'ENPI, d'autant plus que le bureau qui a réalisé l'étude pour la construction est le même chargé de l'étude pour le renforcement.
Les familles ont peur de vivre le même calvaire et demandent à l'ENPI de leur remettre une copie de l'étude de restauration du bâtiment et donner des engagements pour tranquilliser les familles qui ont vécu dans la crainte pendant six années». Contacté, le directeur régional de l'ENPI a refusé de s'exprimer sur ce problème qui semble s'inscrire dans la durée.


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