Algérie

Vingt morts dans des violences au Caire



Vingt morts dans des violences au Caire

Une vingtaine de personnes ont été tuées hier au Caire dans des affrontements entre des manifestants contre le pouvoir militaire et des assaillants. Plusieurs candidats à l'élection présidentielle ont décidé, devant la gravité de la situation, de suspendre leur campagne en signe de protestation. Les deux camps ont échangé pendant des heures des jets de pierres et des cocktails Molotov, tandis que des personnes, le corps en sang, étaient battues à coups de barre de fer dans des scènes de lynchage en pleine rue, selon les agences de presse. L'armée et la police auraient tenté de séparer les deux camps adversaires dans ce secteur du quartier d'Abbassiya, à proximité du ministère de la Défense, en vain. C'est à l'aube que des assaillants non identifiés ont attaqué les protestataires, rassemblés depuis plusieurs jours, exigeant le départ de l'armée du pouvoir. Parmi les manifestants figurent des partisans du leader salafiste Hazem Abou Ismaïl, qui campaient dans la zone depuis samedi, après l'exclusion par la commission électorale de ce candidat à la présidentielle. Hazem Abou Ismaïl fait partie des dix candidats, sur 23, qui ont été éliminés de la course pour cause d'irrégularités dans leurs dossiers. Selon les autorités : sa mère ayant obtenu la nationalité américaine ce qui l'exclut de facto, la loi électorale stipulant que le candidat, ses parents et son épouse doivent être exclusivement égyptiens. Ses partisans crient «au complot» et refusent son exclusion. Les violences lors des manifestations en Egypte sont fréquemment attribuées à des hommes de main en civil, les fameux «baltaguia» accusés d'agir sur commande. Les sanglants affrontements d'hier ont poussé deux des principaux candidats, Mohamed Morsi, pour les Frères musulmans, et l'islamiste Abdel Moneim Aboul Foutouh, soutenu par les salafistes, à suspendre leur campagne. Morsi a affirmé qu'il tenait «le Conseil suprême des forces armées pour responsable» de la grave situation. Le Parti de la justice et de la liberté (PLJ), issu des Frères musulmans, a annoncé qu'il boycottait une réunion entre le maréchal Tantaoui, l'actuel homme fort du pays, et les partis politiques. Le PLJ a aussi dénoncé des «tentatives d'entraver la remise du pouvoir conformément au calendrier fixé», allusion à la promesse des militaires de céder le pouvoir aux civils fin juin, une fois un président élu. Un autre candidat, l'avocat de gauche Khaled Ali, a lui aussi annoncé la suspension de ses activités. La campagne pour l'élection présidentielle en Egypte s'est officiellement ouverte lundi. Ce scrutin, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai, se déroule politiquement dans un climat d'ouverture inédit dans l'histoire de l'Egypte après des décennies d'élections aux résultats connus d'avance.
M. B./Agences




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