Algérie

Vingt-huit personnes condamnées à la prison ferme


Des peines de prison ferme ont été prononcées entre lundi et mardi à l'encontre de la majorité des détenus poursuivis pour port du drapeau amazigh. Le sort du groupe restant, ils sont 18, sera connu le 18 novembre prochain.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L'attention générale était, comme on le sait, fixée sur le déroulement du procès du premier groupe de personnes jugées lundi dernier au tribunal de Sidi-M'hamed. Ils étaient 42, en tout, à comparaître ce jour-là après un peu plus de quatre mois de détention à la prison d'El-Harrach.
La plupart ont fait l'objet d'arrestation durant les marches ayant suivi un discours du chef d'état-major au cours duquel il annonçait l'interdiction de tout emblème autre que le drapeau officiel. Les concernés sont considérés comme des contrevenants à cette directive que les avocats jugent sans fondement car n'étant prohibée par aucun texte juridique. Leur incarcération s'est transformée en très grosse affaire et a donné lieu à la naissance d'un organisme chargé de leur défense, le CNLD (Comité national pour la libération des détenus) qui communique régulièrement sur la situation des concernés.
Lundi dernier, le tribunal de Sidi-M'hamed a donc vécu des heures très particulières, très longues aussi puisque le verdict n'a été rendu que très tard dans la nuit. Pendant tout ce temps, une foule importante, constituée de familles des prévenus, de membres du CNLD, de représentants de partis politiques et d'organisations des droits de l'Homme, s'est massée autour de l'édifice pour réclamer la libération des détenus.
A l'intérieur, il y avait aussi foule. Des pères, des mères ou des proches, accrochés au regard de leur enfant présent au box des accusés. Ici, se trouvaient des noms devenus connus par la force des événements. Celui de Yasmina Dahmani, par exemple, une étudiante de vingt ans très affectée par sa détention. Cette dernière a eu droit à des ovations, des applaudissements et des chants d'encouragement entonnés en présence de très nombreux membres des services de sécurité qui ont laissé faire sans intervenir.
Le dispositif mis en place à l'extérieur a, cependant, été renforcé peu de temps avant minuit. Les avocats, qui se disaient confiants en début de journée, ont alors remis en cause leurs premières estimations, présageant cette fois un verdict sévère.
Après le réquisitoire du procureur de la République, qui avait demandé deux ans et 100 000 DA d'amende, le juge s'est, à son tour, prononcé: une année de prison ferme, dont six mois avec sursis et 30 000 DA à l'encontre de 28 personnes. Le sort de 18 autres détenus, parmi lesquels Yasmina Dahmani, sera connu le 18 novembre prochain.
Quelques heures plus tard, vers 10 h du matin, c'était au tour d'un groupe de six autres personnes de comparaître pour les mêmes charges: port du drapeau amazigh.
Le verdict est prononcé rapidement cette fois. Après la mi-journée, le juge annonce que les concernés ont été condamnés à six mois de prison et 20 000 DA d'amende. Parmi eux : Messaoud Leftissi, Oudihat, des noms sortis du lot en raison du combat que mènent leurs familles pour leur libération.
A. C.
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