A partir d’aujourd’hui, il est possible d’acquérir les titres obligataires de la compagnie battant pavillon national Air Algérie à la Bourse d’Alger. Vingt-cinq mois après la clôture de l’opération, la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV) annonce, dans un communiqué repris hier par l’APS, la soumission du titre à la négociation boursière.
Il est utile de préciser que la Commission d’organisation et de surveillance des opérations en Bourse (COSOB) avait autorisé l’introduction du titre dès janvier 2006. Une lenteur dans le cheminement du titre vers la Bourse que la déclaration de la SGBV n’explique pas, d’autant plus que les conditionnalités d’éligibilité à la négociation semblaient être remplies dès la clôture de l’emprunt. En effet, les deux principales conditions, à savoir l’encours de l’emprunt qui ne doit pas être inférieur à 100 millions de DA et le nombre de détenteurs dont le seuil est fixé à 100, ont été observées dès 2005. Actuellement, l’encours de l’emprunt est de 14,184 milliards de DA, alors qu’il était de 25 au terme du processus qui inclut le grand public pour 10 milliards de DA et les investisseurs institutionnels à hauteur de 15 milliards de DA. Concernant le nombre de détenteurs, il a été avancé en décembre 2004, de manière officielle, le chiffre de 3000 acquéreurs en moins de cinq semaines de campagne. Sur la base de cette statistique, la diffusion auprès d’une centaine de détenteurs aurait pris à peine quelques semaines. Le prix de l’obligation d’Air Algérie, dont la durée d’emprunt est de 6 ans à compter du 1er décembre 2004, offre un rendement de 4,90% l’an sur la durée résiduelle de l’obligation (4 ans) sachant que les taux progressifs offerts par l’émetteur sont de 3,75% en 2005 et 2006, de 4,5% en 2007 et 2008, et de 6% en 2009 et 2010. Pour rappel, Air Algérie a mené plusieurs emprunts obligataires en 2004 pour lever des fonds nécessaires à l’accomplissement de son plan d’investissement, notamment le renouvellement d’une partie de sa flotte. Au début de cette année, le transporteur public a fait part d’une augmentation de son capital social passant de 29 milliards à 37 milliards de DA. Ce relèvement, décidé au terme d’une assemblée générale extraordinaire remontant au 27 décembre dernier, s’est opéré par l’incorporation des réserves. D’après les plus récents résultats financiers disponibles, Air Algérie a enregistré en 2005, un chiffre d’affaires de 665 millions de dollars US, soit une progression de 70% en trois ans. La compagnie transporte annuellement plus de 3 millions de passagers et 2 000 tonnes en fret à destination de 37 villes dans 24 pays. Les emprunts obligataires permettent aux entreprises qui les émettent de recourir à un mode de financement alternatif autre que les crédits bancaires classiques. Grand public ou à l’adresse des institutionnels, l’emprunt obligataire est réalisé par l’émission d’obligations, soit des titres de créance assortis d’un taux de rémunération (taux d’intérêt) et émis pour une durée déterminée au bout de laquelle les détenteurs (épargnants) sont remboursés par l’entreprise émettrice. Durant la durée de l’emprunt, les titres peuvent être échangés sur le marché financier. A fin 2006, le marché obligataire algérien a levé, au total, des fonds avoisinant les 120 milliards de DA. Huit entreprises en sont les émettrices. Elles ont pour nom Sonatrach, SRH (Société de refinancement hypothécaire), Sonelgaz, Air Algérie, Algérie Telecom, ENTP (travaux pétroliers), ENAFOR (forages), et Cevital (agroalimentaire, privée). Un panel crédible à même de redonner vie à la Bourse d’Alger. Les pouvoirs publics ont, faute de candidats, fait le choix de redynamiser la place algéroise par le biais de l’emprunt obligataire après qu’ils eurent abandonné, pour la énième fois, le projet de privatisation à travers la bourse.
Posté Le : 12/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : M. Zentar
Source : www.elwatan.com