Vingt-cinq minutes de bonheur

C'est parti pour le Mondial-2014. La peinture est encore fraîche par endroit au stade de l'Arena Corinthians, hier, le 12 juin, qui restera gravé dans les mémoires des adeptes de la balle ronde et amoureux des gestes artistiques du gotha mondial du football.Cette date restera aussi gravée sur l'almanach de la lutte des classes et des ouvriers et pauvres manifestants brésiliens. Le Brésil a voulu la coupe du monde. Le Brésil a eu l'organisation de la coupe du monde. Le Brésil fête la coupe du monde. Le Brésil a donné le coup d'envoi de «sa» Coupe du monde. Le «sa» est aléatoire au vu du match d'ouverture. La cérémonie était riche en couleurs. Il y avait de toutes les couleurs de l'Amazonie. Et il y avait des amazones. Il y avait des hommes arbres et des filles nymphes. Il y avait les répliques des meilleurs moments de la vie brésilienne avec la samba, la salsa, la capoeira, les hommes et femmes, les instruments ou avec les orchestres. Le milliard de téléspectateurs en a eu pour 25 minutes de bonheur. Cela était tellement beau que le temps accordé s'est avéré très court. Durant la cérémonie, il y avait un grand sifflet taillé sur du bois avec des roues en signe de justice. Ce ne fut pas le cas lors du premier match. Pour donner sa dimension à la portée humaine : les organisateurs ont prévu une scène très émouvante, celle du coup d'envoi qui a été donné par un handicapé paraplégique soutenu par un exosquelette qui a permis au jeune homme de remarcher, on s'est dit «vive la science» et le sport qui la propulse et la soutient. Cela s'est produit sous les applaudissements nourris des 65 000 spectateurs présents sur les bancs des tribunes de l'Aréna Corinthians. Il était l'enfant ou le frère, l'espoir de tous les téléspectateurs qui l'ont vu se lever de son fauteuil roulant, marcher et donner un coup de pieds au ballon. Il venait de lancer officiellement la compétition. L'hymne dédié la world-cup a été chanté par trois monstres des parades et show. La star locale qui en duo avec le rappeur Pitbull ont interprété «We are one» et une Jennifer Lopez en pleine verve. Dès le début de la cérémonie, les téléphones ont commencé à sonner pour informer que les chaînes des télévisions européennes offrent une meilleure image et des commentaires sereins et plus crédibles. La majorité qui n'a pas les moyens ou qui ne veut pas se connecter sur la monopolistique chaîne ont réorienté leurs antennes paraboles sur Astra et captent les chaînes qui émettent sans conditions ni payement. Sur la toile et sur le réseau social le plus fréquenté, sont proposés par les internautes les liens pour accéder au meilleur et gratuit. Les Brésiliens commencent à douter des capacités de leur équipe. Le doute s'installe chez eux et ils n'y vont pas du dos de la cuillère pour dire que le Brésil n'avait pas besoin de cet «arbitrage» qui n'est pas à la hauteur de l'évènement. La fête est entachée par les pro-Koffi Kodjia, même par ceux du Japon. On se pose la question : est-ce une Coupe du monde ou celle du pays organisateur ' Un confrère nous dira que c'était tellement beau avant le match ! ...