Culminant au sommet des montagnes, à 47 km de Blida, le village de Souhane, quelque 400 habitants, mise sur son potentiel touristique encore inexploité pour emprunter la voie du développement, dans une conjoncture marquée par une orientation vers l'économie productive sur fond de chute drastique des coûts du pétrole.Sa situation géographique retirée (à 600m au-dessus de la mer) et son faible budget annuel, n'excédant par les sept (7) millions DA, accentuent l'enclavement de cette localité. A l'exception de droits perçus (1 million DA) pour le passage sur son territoire d'un oléoduc, Souhane ne jouit d'aucun revenu additionnel, susceptible d'encourager sa croissance locale.La rareté des revenus de la localité, dont l'existence remonte à l'ère coloniale, a acculé les responsables et les élus locaux à réfléchir sur la faisabilité de mettre à profit ses importantes ressources touristiques. L'attractivité de capitaux, tant privés que publics, pour réaliser des projets d'investissement, reste la "piste" la plus recommandée, de l'avis du secrétaire général de la commune, Mohamed Derai.Convaincre des hommes d'affaires à y construire auberges, hôtels et autres structures d'accueil contribuera à "donner des ailes" au développement de Souhane, dont les paysages exceptionnels et les sites enchanteurs n'ont rien à envier à ceux des fameuses stations de ski européennes, qui attirent des millions de vacanciers chaque hiver.Soucieux du devenir de sa localité, dont les jeunes sont contraints de "mettre les voiles" pour trouver du travail, parfois à des milliers de kilomètres de chez eux, M. Derai lance un appel pressant aux hautes autorités pour amorcer l'ouverture, tant attendue, de Souhane sur la société et en faire un lieu de villégiature et de détente.L'air pur et le calme du village lui octroient la vocation d'abriter des établissements sanitaires spécialisés dans la prise en charge de cancéreux, de personnes souffrants de problèmes respiratoires et autres pathologies nécessitant des conditions climatiques et naturelles appropriées.Une beauté à "couper le souffle"Parcourir la route, en slalom, menant à Souhane, entouré des monts de l'Atlas blideen verdoyant et jonché de forêts, encore à l'état vierge, permet de constater de visu la beauté à "couper le souffle" du paysage.Rencontré au village, Ami Mohamed, 70 ans, bûcheron de son état, a relaté à l'APS des pans de l'Histoire de Souhane qui était à l'origine un campement de l'armée coloniale avant d'être érigé en commune en 1958.Durant la Guerre de libération nationale, l'armée française qui avait échoué à isoler les "indigènes" de Souhane et à les empêcher de soutenir les moudjahidine, avait contraint les familles à quitter leur terre natale.Après l'indépendance de l'Algérie, la commune de Souhane fut intégrée en 1963 dans celle de Larbaà, jusqu'au découpage administratif de 1984, qui lui redonna son statut de commune, a précisé Ami Mohamed d'une voix douce, rappelant la sagesse et la patience de sa génération.Inciter à un retourL'Histoire du village fut aussi marquée par l'hydre terroriste durant les années 90 du siècle dernier. Abandonnée par la majeure partie de ses habitants, la commune a jusqu'à présent du mal à renouer avec ses enfants absents, installés ailleurs pour fuir la mort et la pauvreté.Le manque flagrant d'infrastructures de base, aggravé par l'absence de l'électrification rurale à Souhane, entrave le timide retour de sa population enregistré depuis le début des années 2000.Pour y remédier, une étude de la direction de l'énergie de la wilaya pour le renouvellement du réseau d'électrification rurale de la région a été engagée, selon le SG de la commune."Les doléances (manque de commodités notamment l'électricité) ont été prises en compte par les services concernés, mais aucune indication n'a été fournie sur la date du projet, très onéreux", a-t-il expliqué.M. Derai a, néanmoins, souligné la réalisation d'une quarantaine de kilomètres de routes et pistes grâce aux efforts de l'Etat permettant ainsi à des habitants du village revenus au "bercail" de travailler leur terres et de vendre leur récoltes.Le lancement d'un projet de construction de près de quatre-vingt (80) logements publics locatifs (LPL), et d'une unité de la Protection civile et l'installation d'une salle de soins assurant différentes spécialités (médecine générale, chirurgie dentaire, gynécologie et obstétrique) ont également contribué à redonner vie au village.L'absence de transport, l'autre point noirDe nombreux "Souhaniens" ont exprimé à l'APS leur "ras-le-bol" face à la persistante absence de moyens de transport desservant leur village. Cela les oblige à parcourir des kilomètres à pieds, de nuit comme de jour, pour se rendre à la plus proche station de bus.Le manque de transport, dans cette localité montagneuse, accentue le sentiment d'isolement notamment chez les jeunes en chômage "chronique".Ce "calvaire" quotidien incombe à la "mauvaise foie" des conducteurs de transports reliant Souhane à Larbê. Ils trichent en changeant d'itinéraire pour "gagner du temps" et évitent de prendre l'unique route rattachant Souhane au monde extérieur, sous prétexte qu'elle est "truffée de virages", accuse-t-on.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/03/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz