Les Pays-Bas, étiquetés favoris après avoir terrassé le Brésil en quarts,
luttent contre l'euphorie avant d'affronter l'Uruguay et son miracle permanent,
ce soir en demi-finale du Mondial-2010 au Cap. Qui aurait parié sur la
«Celeste» qualifiée pour la demi-finale, niveau que n'avait plus atteint
l'Uruguay depuis 40 ans? Même les supporteurs les plus acharnés de ce petit
pays de 3,4 millions d'habitants ont dû se pincer pour y croire.
La présence des Néerlandais est moins incongrue, même s'il leur a fallu
attendre 12 ans avant de retrouver ce stade de la compétition, depuis la
demi-finale perdue en 1998 face au Brésil. Les «Oranje» se sont d'ailleurs
offert le luxe d'éliminer cette sélection «Auriverde» en quart de finale
vendredi, avec un savoureux renversement de situation qui leur a permis de
s'imposer après avoir été menés (2-1). Au pays des moulins et des tulipes, ce
succès de prestige fait tourner les têtes et le public voit déjà se profiler la
finale, la troisième après celles perdues en 1974 (face à l'Allemagne) et 1978
(face à l'Argentine). Le sélectionneur néerlandais Bert van Marwijk a donc
désigné deux adversaires pour mardi: l'excès de confiance qui guette ses
joueurs et l'Uruguay. «Je comprends tout à fait l'euphorie au pays. C'est même
beau. Mais ce genre de situation s'est déjà produite par le passé et les gens
avaient ensuite été déçus», met en garde Van Marwijk. «Il faut prendre le duel
face à l'Uruguay très au sérieux car, mentalement, c'est difficile de se
remettre dans le bain après un succès contre le Brésil, poursuit-il. Cela fait
deux ans maintenant que j'essaie de faire comprendre aux joueurs que pour être
champions du monde, ils doivent briller dans la régularité sans jamais se
relâcher». La méfiance est donc de mise côté Oranje, même si la plupart des
voyants sont au vert pour le capitaine Giovanni van Bronckhorst et les siens.
Certes, les suspensions de Gregory van der Wiel et Nigel De Jong pourraient
poser problème en défense. Mais la forme affichée par le gardien Maarten
Stekelenburg, la rigueur de Mark van Bommel, l'efficacité de Wesley Sneijder —
auteur de 4 buts dans ce Mondial — et la vitesse retrouvée d'Arjen Robben
seront autant d'atouts. Chez les «Charruas», l'état des troupes est moins
reluisant. Les blessures s'accumulent: le Mondial est fini pour le milieu
Lodeiro, alors que le capitaine et défenseur central Diego Lugano est
incertain. Et la suspension de l'attaquant Luis Suarez, qui avait écarté le
ballon des deux mains pour empêcher le Ghana de marquer, va peser lourd en
attaque. Mais l'Uruguay peut compter sur ses «extrémités», avec son attaquant
vedette Diego Forlan (3 buts) et son gardien Fernando Muslera, béni des dieux.
Les deux hommes ont été les clés du succès contre le Ghana en quart de finale .
Forlan a égalisé d'un superbe
coup franc avant de réussir le premier tir au but de son équipe. Muslera a
d'abord été sauvé par Suarez, puis par sa transversale sur le penalty de Gyan durant
la prolongation. Il peut ensuite dire merci à Mensah pour son tir au but «de
poussin» mais en a arrêté un deuxième face à Adiyiah. Mais la Celeste, c'est
aussi une touche de folie qui la rend imprévisible. Comme cette «Panenka»
d'Abreu, d'ailleurs surnommé «El Loco» (Le Fou), pour le tir au but de la
qualification contre les «Black Stars». Van Marwijk a raison de se méfier.
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Posté Le : 06/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : RN
Source : www.lequotidien-oran.com