Algérie

Vigilance des services publics



En ce vendredi 17, il était attendu la montée du mouvement citoyen mais en définitive pas surprenante, qui, une fois de plus a exprimé, après l'incarcération des deux ex-Premiers ministres : Ahmed Ouyahia, le jugement de tous les responsables compromis dans les affaires de corruption, détournements de deniers publics et autres infractions condamnées par la loi. Du moment que c'est le peuple appuyé par le Haut commandement de l'ANP qui fait appel au verdict de justice. On peut être sûrs qu'elle dira son mot car les clameurs populaires se sont élevées pour réinventer une justice impartiale et indépendante. Encore faudra-t-il qu'elle soit équitable pour tous ; faudra-t-il aussi savoir si tout ira pour le mieux pour que tous les " voleurs ", ceux qui se sont servis illicitement de l'argent du peuple soient entendus par le juge car pour le citoyen il y a encore des " oublis " qui passent mal dans l'opinion.Pour qu'un pays puisse s'engager avec succès dans la voie du changement, du progrès démocratique, économique et social, son appareil judiciaire doit aller de pair pour réaliser l'Etat de droit. Cela pour dire que la situation politique et sociale en Algérie n'est plus seulement préoccupante : elle est grave. De nombreux éléments, indices viennent corroborer cette situation. La preuve en ce vendredi 17, les manifestants ont exigé la fin de la crise présente, il ne manque pas de voix en dehors du Hirak, pour confirmer cette demande. D'ailleurs, il suffit de remarquer la tension socio-politique, économique, l'anarchie dans les administrations publiques avec le déclin du service public, l'écoute des préoccupations élémentaires et prioritaires de la population, le flou dans la gestion des collectivités territoriales.
Une situation qui renforce l'angoisse des citoyens et à ne pas sous-estimer les conséquences sociales, économiques et politiques. En effet, face à ces graves problèmes découlant de la crise qui secoue le pays, tout se passe comme si les responsables à tous les échelons ont définitivement baissé les bras. C'est ainsi qu'on assiste chaque jour à des contestations de citoyens dans diverses régions du pays, la fermeture des édifices publics, le blocage des routes et même dans certaines localités les sièges d'APC ont été cadenassés ou emmurés sans que pour autant interviennent les responsables concernés. Les élus locaux s'avèrent de fait incapables de mettre en ?uvre la moindre solution ni même simplement de colmater les brèches les plus béantes au niveau de leur commune respective. En face, c'est la population qui s'inquiète du service public, de l'écoute de proximité et la prise en charge de son quotidien. Il est remarqué que certains walis ne tiennent plus à se débarrasser de certains " canards boîteux " gérant au niveau local, alors que ces derniers portent en eux-mêmes la responsabilité des difficultés que connaissaient les collectivités locales. Tout cela n'est pas sans provoquer de très graves frictions entre la population et l'administration, une perte de confiance totale.
Une population qui assiste impuissante à l'effritement de son cadre de vie ; mais qui peut ignorer en ce moment difficile que traverse le pays que la continuation de l'isolement des responsables locaux envers les citoyens est extrêmement grave, voire des plus dangereux pour la cohésion sociale et ne saurait profiter qu'à des agitations et autres intérêts politiciens mais à la récupération. L'opinion sent que certains se sont ligués pour faire durer cette situation ou, du moins pour ne rien faire qui puisse véritablement arrêter cette hémorragie de confiance entre le citoyen et l'administration surtout que la crise politique que travers le pays persiste et son caractère destructeur de la cohésion nationale, par à-coups s'amplifie. En ce comment où le climat politique, est bien chargé d'électricité, la fuite en avant des élus et des responsables locaux est perceptible et a l'avantage de semer plus de mécontentement et d'envenimer encore le climat social. Une préoccupation sur laquelle vient de se fixer le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah à l'issue de l'audience qu'il a accordée mardi au Premier ministre, M. Noureddine Bedoui ; le chef de l'Etat conscient du relâchement du fonctionnement de l'administration et des services publics a donné des instructions au Premier ministre en cette direction. " Le chef de l'Etat a instruit le Premier ministre et l'ensemble des membres du gouvernement à l'effet de rester mobilisés, durant cette période cruciale que vit notre pays, pour assurer le bon fonctionnement de l'administration et des services publics à tous les niveaux et sur l'ensemble du territoire national en demeurant constamment à l'écoute des préoccupations des citoyens", indique le communiqué de la Présidence.
L'attention particulière que porte M. Abdelkader Bensalah à la continuité du service public, et le rapprochement le plus possible avec la population situe l'intérêt " vital " que doivent accorder tous les responsables à l'écoute de la population.


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