Algérie

Vieux bâti : Ces innombrables cris de détresse



Les demandes de relogement et les cris de détresse des familles fusent de partout. Des centaines pour ne pas dire de milliers de familles vivent dans des habitations où le spectre des effondrements plane. « On a sollicité tous les services concernés pour se pencher sur notre situation. On est las d'envoyer des correspondances et des demandes de relogement », dira un père de famille résidant dans une habitation menaçant ruine à Haï El-Makkari ( ex-St-Eugène). Malgré les efforts de l'Etat, les différents programmes d'habitat et les dernières opérations de relogement, la problématique du vieux bâti se pose avec acuité. A Oran, il ne passe pas un jour sans qu'on entende parler d'un effondrement si ce n'est plus. Le constat est le même à Bel-Air comme à Derb, St-Eugène, St-Antoine ou Sidi El-Houari. Au 4, rue Safrani, à Bel-Air, une vingtaine de familles vivent dans un danger permanent dans une habitation composée d'un R 2. Les murs sont lézardés et les plafonds menacent de s'effondrer à n'importe quel moment. Un P-V de constatation établi par la Protection civile en date du 30 août 1990 fait état que cette construction représente un danger pour ses habitants. Au 4, rue Stambouli Benaïssa, à M'dina Jdida, 11 familles vivent dans les mêmes conditions dan un immeuble menaçant ruine.

D'autre part, la dernière opération de relogement des familles sinistrées n'a pas fait que des heureux. Une opération qui a été contestée par les familles qui n'ont pas bénéficié de logements, à l'instar des 32 familles habitant au niveau du lieu dit « El-Kantera » à l'extrémité du quartier de Bel-Air où un enfant âgé de 11 ans est mort dans un effondrement il y a quelques années. Au niveau du même immeuble, des familles ont été relogées est d'autres n'ont pas bénéficié de logements.

L'autre exemple, très illustratif, est celui de 3 familles habitant au 28, rue Boumedal Abed, à Boulanger. « Le jour du recensement, nous étions absents car l'immeuble représente un danger réel pour notre vie et celle de nos enfants. J'ai trouvé refuge chez mon frère demeurant à l'USTO », dira une habitante. Un autre locataire n'a pas bénéficié d'un logement car le jour du recensement, dit-il, il se trouvait à Sétif à cause du décès d'un parent. « Personne n'a pris la peine de nous écouter et la seule chose qu'ils ont décidé de faire, c'est de nous expulser de nos maisons à quelques jours du mois sacré de Ramadhan et de la rentrée. Nos affaires sont actuellement à la fourrière et chacun de nous loge chez un proche ». Et ce cas n'est pas isolé, puisque au 32, rue Guendouzi Abdelkader, à St-Eugène, trois familles ont connu le même sort. Pour rappel, 880 familles, logeant dans des habitations sinistrées, devaient bénéficier de logements sociaux dans le cadre d'un programme d'urgence, adopté par les pouvoirs publics au lendemain du séisme qui avait ébranlé, juin dernier, la wilaya. Un premier quota de 300 logements de ce programme a été prélevé de la troisième tranche du programme de résorption de l'habitat précaire qui compte 3.000 unités destinées aux habitants des Planteurs. Ce premier quota a été attribué, le mois de juillet dernier, aux familles sinistrées.

A noter que plusieurs programmes de réhabilitation du vieux bâti ont été lancés ou sont sur le point de l'être.






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