Algérie

Vieux bâti à Souk Ahras - Des pans de l’histoire qui s’effondrent



Vieux bâti à Souk Ahras -  Des pans de l’histoire qui s’effondrent




Sous prétexte de projet d’utilité publique, on démolit des bâtisses historiques au lieu de les restaurer, alors qu’elles étaient des témoins vivants d’époques prestigieuses.

En 2008, elles sont officiellement plus de 300 bâtisses menaçant ruine au chef-lieu de la wilaya de Souk Ahras. Des maisons avec patio, des édifices publics transformés en bureaux ou acquis par des privés ou des institutions étatiques... sont encore témoins de l’histoire commune des Algériens de cette partie du pays.

Une construction qui remonte à l’époque turque a été démolie à Mechroha et c’est des appels plutôt timides et «anonymes» de quelques citoyens qui ont vainement tenté d’en dissuader les auteurs qui, eux, avaient bien préparé l’opération avant de la lancer.

«Projet d’utilité publique» et «saturation du foncier» aiment à seriner la majorité des responsables locaux, et c’est encore le cas à Mechroha. Certains ont même douté de l’importance historique de l’édifice.

La réhabilitation du théâtre et de l’ancien siège de la mairie, deux chefs-d’oeuvre qui remontent à la fin du 19e siècle, lancée en 2006/2007, n’a pas produit les effets escomptés par la population et c’est des ardoises d’une qualité douteuse que l’on est venu coller en guise de tuiles décoratives. Les fissures y son béantes et les verres sont dans un état lamentable.

La prestigieuse salle des fêtes (actuellement salle Djoued Nourredine) a depuis longtemps perdu sa vocation pour devenir un lieu pour activités commerciales. Résultat: des portes branlantes, des murs crasseux et des effritements à tous les niveaux.

Dar El Cadi porte encore son nom d’origine et c’est un édifice où des milliers de documents des habitants de Souk Ahras, voire d’autres wilayas, sont archivés. D’aucuns s’interrogent sur son sort du moment que les lieux et les documents sont gérés par un privé.

Un bâtiment Wakf situé en plein centre-ville de Souk Ahras, qui avait abrité à maintes reprises des cours des membres des oulémas dans les années 1930-1940, est érigé sans âme et l’on finit par le confondre avec les plus anodines des places publiques.

D’autres monuments croulent sous le poids de la décrépitude, de l’oubli et de l’avancée du béton.

L’effondrement, au sens propre comme au figuré!


Abderrahmane Djafri



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