Les cris de détresse des familles occupant des immeubles menaçant ruine
affluent de partout. C'est le cas des 14 familles résidant dans l'immeuble n°01
à la rue Mezouar Mohamed au quartier de M'dina Jdida.
Cet immeuble, composé d'un rez-de-chaussée et trois étages, occupé par
ces familles depuis plus de 40 ans, représente un danger imminent pour la vie
des locataires.
Des murs lézardés, des plafonds
qui risquent de tomber à n'importe quel moment, alors que les escaliers sont
compétemment effrités, sans parler des infiltrations des eaux de pluies durant
cette saison hivernale.
«On a peur pour nos enfants,
toute la structure risque de s'effondrer à n'importe quel moment, même les
piliers sont fissurés. La situation a empiré suite au dernier séisme qui a
touché la région d'Oran et, depuis, plusieurs effondrements partiels se sont
produits dans la bâtisse. Certains occupants ont pris l'initiative et ont
restauré leurs appartements, mais les fissures sont vite réapparues», dira un
locataire, avant d'ajouter: «nous occupons cette immeuble bien de l'Etat depuis
40 ans et on a formulé plusieurs demandes de relogement, qui sont restées
vaines à ce jour». La majorité des quartiers d'El Bahia est
menacée par le risque des effondrements et malgré les efforts des autorités
locales et les opérations de relogement, des centaines de familles vivent
encore dans des immeubles qui risquent de s'effriter à tout moment. Et le cas
des occupants de l'immeuble n°1 à la rue Mezouar Mohamed n'est pas unique. En
effet, 19 familles occupant l'immeuble vétuste au n°20 au quartier Belhouari El
Houari à Bel Air interpellent eux aussi les autorités. « En 2010, mon fils est
resté hospitalisé pendant un mois, après avoir était victime d'une chute dans
la cage d'escalier qui s'est écrouée alors qu'il tentait de rejoindre notre
appartement au premier étage», dira un locataire. Toute la structure de cette
construction menace de s'effondrer.
L'immeuble en question a été
sujet à des effondrements partiels à plusieurs reprises.
En attendant leur relogement,
toutes ces familles retiennent chaque jour leur souffle et lancent un appel aux
services concernés pour intervenir. Afin d'éviter le pire et avant qu'il n'y
ait mort d'homme. Malgré les efforts des autorités publiques pour lutter contre
ce phénomène, Oran continue de perdre une à une ses anciennes bâtisses à un
rythme inquiétant et le spectre des victimes plane au dessus des vieilles
bâtisses dans les vieux quartiers de la ville. Il ne se passe un jour sans
qu'on entende parler d'un effondrement ou d'un effondrement partiel. La
majorité des quartiers d'El Bahia est menacée par le risque des effondrements.
Selon un bilan établi par la
direction de la protection civile d'Oran en 2010, plus de 250 effondrements ont
été enregistrés notamment dans les vieux quartiers de la ville à l'exemple de
Sidi El Houari, El Hamri, Haï Yaghmoracen (ex-St Pierre) et Haï Nasr (ex-Derb).
Le même bilan fait état de 160 immeubles menaçant ruine. Dans le même sillage,
durant la période allant de 2005 à 2009, quelque 1.208 effondrements et
effondrements partiels et 646 risques d'effondrements ont été enregistrés à
Oran. Le pic a été atteint en 2007 où 313 effondrements et effondrements
partiels et 120 risques d'effondrements ont été enregistrés. Cette année était
dramatique, puisque quatre femmes sont mortes dans des effondrements dont trois
de la même famille à El Hamri et la quatrième à Kouchet El Djir. En 2008, 301
effondrements et 143 risques d'effondrements ont été recensés. Bilan, trois
morts et une vingtaine de blessés. Parmi les victimes, un enfant de 11 ans tué
par un pan du plafond en plein sommeil au niveau du lieu-dit «Terrain Chabat»
dans le quartier des Planteurs. La même année, une jeune femme âgée de 25 ans
et son enfant âgé à peine de trois ans sont décédés, ensevelis sous les
décombres de leur habitation érigée dans le bidonville «El Oued» à Haï Bouâmama
(ex-El Hassi), rappelle-t-on.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com