Au 22, rue Rouis Rayah à Boulanger, 14 familles occupant un immeuble
menaçant ruine tirent la sonnette d'alarme avant que le pire se produise. Ils
sont unanimes à déclarer que leur relogement devient impératif, vu que la
menace d'effondrement est réelle en plus des conditions d'hygiène inhumaines. Il
n'y a, en effet, que deux sanitaires pour tous les locataires. Chacun d'eux a
présenté une demande, voire plus, de logement et datant des années 70. Une
preuve que cette situation n'est pas nouvelle et le propriétaire de l'immeuble
a cessé de percevoir les loyers depuis la fin des années 70 et n'a fait sa
réapparition que dernièrement pour non seulement demander aux locataires de
payer les antécédents, mais aussi en opérant une révision des montants. Unanimement,
ils ont été contre cette démarche en considérant que le propriétaire a
abandonné son bien et l'entretien de l'immeuble dépend de lui. Aussi bien au
premier niveau qu'au rez-de-chaussée, les murs sont fissurés alors que les
dalles faites en fer à T présentent des signes de vétusté très apparents.
M. Mellali, habitant un logement du premier étage, raconte que
durant les dernières pluies il avait refait toute l'étanchéité en procédant à
la pose d'une couche de béton pour éviter l'infiltration des eaux en provenance
de la terrasse accessible. De visu, au niveau de cette partie commune, le
carrelage est pratiquement séparé de la dalle alors que les balustrades donnant
sur la cour et sur les deux rues constituent un danger du fait qu'elles
s'effritent quotidiennement. L'eau potable est également une autre difficulté
pour les locataires qui doivent s'alimenter directement de la niche étant donné
que toutes les installations sont devenues inopérantes et toute tentative de
les refaire peut fragiliser davantage l'édifice. De ce fait, l'immeuble datant
de l'ère coloniale et qui remonterait au début du siècle dernier, selon son
architecture, est devenu inhabitable.
Devant ce risque,
les autorités ont été à maintes reprises alertées, aussi bien les services de
la protection civile que les services techniques. Et à chaque fois, ces
derniers ont fait des constats concluant la menace de ruine. Le grand désespoir
provient de toutes les démarches faites auprès des services du relogement avec
des nuits passées devant le bureau pour être le premier à l'ouverture et le
dernier en date est celui de la wilaya qui a eu lieu en janvier dernier et 10
mois après aucune réponse n'a été donnée à tous ceux qui ont déposé des
demandes accompagnées de dossiers. Certains locataires reviennent même sur le
nombre de points estimé à 124, un nombre leur ouvrant droit à un logement
décent. Cependant, c'est incontestablement le cas d'une vieille femme occupant
un exigu F2, sans commodités aucunes, qui retient l'attention. Celle-ci raconte
que son défunt mari avait postulé pour un logement social, mais après son décès
la demande n'a pas été acceptée et il a été exigé à la sexagénaire de refaire
toute une procédure.
Côté santé, plusieurs
maladies affectent les habitants et sans exception d'âge et parmi lesquelles
l'allergie, l'hypertension. Pourtant, parmi ces locataires on signale des
professeurs et de hauts cadres de l'administration. Ce qui fait craindre le
pire à toutes ces familles demeure l'arrivée de l'hiver et en cas d'importantes
précipitations, une catastrophe est possible comme cela a été le cas au début
de ce mois dans un immeuble situé non loin de là, au 28, rue de Mancipp. Cet immeuble, heureusement évacué de ses habitants
il y a deux ans, s'est effondré partiellement et la façade risque à tout moment
de céder.
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Posté Le : 08/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com