Algérie

Vies brisées, deuil et larmes



Vies brisées, deuil et larmes
La situation est alarmante, même critique, il faut le reconnaître. La route est en passe de devenir le tueur numéro un dans notre pays qui caracole aux premières places en termes d'accidents de la route. Après avoir occupé le 4e rang mondial, elle n'a pas tardé à s'exhiber à la 3e position sur laquelle elle a foncé les freins débloqués. Plus de 4 000 morts sont déplorés chaque année, le décompte tombe à chaque fois comme un fait divers qu'il faut vite oublier. Les automobilistes se font un honneur d'ignorer les bilans qui font état de morts et de blessés, pourtant synonymes de vies brisées à jamais, de deuil, de drames et de larmes, et de handicaps que les rescapés doivent supporter tout au long de leur existence, chaque jour. Cela ne semble concerner personne hormis les familles frappées par ce malheur et endeuillées.Tous les autres, les conducteurs en premier, et surtout eux, détournent leur attention de ces images de tôles et de vies fracassées. Les campagnes de sensibilisation sont elles aussi passées à la trappe par des esprits plus intéressés par les marques de véhicules et par leur côté esthétique que les uns et les autres s'empressent de montrer aux regards, et par la puissance qu'ils se font un plaisir d'afficher au tableau de bord et sur la route. Sans souci aucun pour les autres usagers et pour les piétons. La leçon n'est jamais tirée, notamment par les jeunes conducteurs grisés par la possession d'un véhicule, même le temps d'une virée que les parents rendent possible en prêtant l'engin de la mort à leur chère progéniture. Une virée affolante qui ne les voit pas toujours revenir sains et saufs au bercail. Le manque d'expérience et le non respect du code de la route ne sont pas sans provoquer l'irréparable. Mais les moins jeunes sont eux aussi à l'origine d'accidents, par leur refus de céder la priorité et leur entêtement à passer à tout prix -même au prix de leur vie et celle des autres- par leur propension à effectuer des dépassements dangereux pour gagner du temps, ce qui n'est pas évident. Il en résulte à chaque fois que le facteur humain est à la tête des causes des accidents de la circulation. Un facteur renforcé par la complicité de nombreuses auto-écoles dont les propriétaires ne s'encombrent pas de soucis autres que celui de réaliser des gains, alors que la vie des usagers de la route -conducteurs et piétons- est en jeu et devrait être au c?ur de l'apprentissage de la conduite. A la légèreté dont font preuve certains gérants et certains moniteurs dans la manière d'appréhender leur métier s'ajoute l'octroi du permis de conduire à des personnes disposées à en payer le prix sans se soumettre à une quelconque instruction. Ces structures sont souvent pointées du doigt, mais les pouvoirs publics ont trop fait l'impasse sur l'absence d'une réglementation stricte qui devrait les régir.Tout comme ils continuent à faire l'impasse sur les moyens de réduire les accidents et les pertes en vies humaines.R. M.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)