Selon l'Institut national d'études démographiques (INED) de France, via sa publication L'Afrique , ce continent connaît déjà un vieillissement de sa population en raison de l'allongement de la durée de vie et de la baisse de la fécondité. L'Algérie, à l'instar des autres pays du Maghreb, va connaître un important vieillissement au cours des 40 prochaines années.
En 2050, l'âge médian en Algérie (âge qui divise la population en deux parties numériquement égales, l'une plus jeune, l'autre plus âgée) sera proche de celui du Japon aujourd'hui (où l'âge médian est le plus élevé au monde). La proportion des 60 ans et plus atteindra 12,2 millions en 2050 contre 2,4 millions en 2010. Le déséquilibre financier entre cotisants et retraités exposera le système de retraite à de grandes difficultés.
Les auteurs de l'étude — Valérie Golaz, Laurent Nowik et Muriel Sajoux —, sur la base de projections, évoquent les évolutions probables d'ici 2050 et expliquent les défis qu'elles posent pour un continent où les politiques sociales à destination des personnes âgées sont très peu développées. «Dans les quarante prochaines années, la proportion des 60 ans et plus devrait doubler dans de nombreux pays africains si la fécondité continue de baisser au rythme actuel», estiment-ils. En Algérie, cette population atteindra 12,2 millions (26,2%) en 2050 contre 2,4 millions (6,8% de population globale) en 2010. L'âge médian des Algériens passera de 26,2 ans en 2010 à 42 ans en 2050. Le nombre d'Algériens en âge d'être retraités sera beaucoup plus important qu'actuellement, mais ils seront moins nombreux à bénéficier du droit à la retraite d'ici là, vu le peu de salariés déclarés à la Sécurité sociale et la prépondérance du travail au noir. C'est dire surtout les conséquences à venir d'un système de protection sociale de plus en plus en plus perméable. Pour Hamza Chérif Ali du département de démographie de la faculté des sciences sociales de l'université d'Oran Es-Sénia (étude sur «Le vieillissement démographique en Algérie : réalité et perspectives »), le déséquilibre financier entre cotisants et retraités (ou en âge d'être retraités mais non cotisants ou très peu) créera d'énormes inégalités sociales, et de préciser : «…En maintenant la répartition proportionnelle par groupe d'âge constante durant toute la période 2003-2038, l'effectif des actifs âgés de 60 ans et plus doublera son volume. Il passera de 150 000 en 2003 à quelque 350 000 en 2038.»
3 millions de retraités en 2015 '
Selon l'ONS et le ministère de la Santé, l'espérance de vie en Algérie est passée de 47 ans en 1962 à 76 ans en 2010 : on vit de plus en plus longtemps, et parallèlement le taux de natalité serait en baisse, ce qui donne un taux plus important de personnes âgées de 60 ans et plus. Est-ce que ces données et leurs projections dans les 20 prochaines années sont prises en compte par les pouvoirs publics, tant pour les questions de santé et leurs nouvelles tendances, qu'en matière de protection sociale, dont le système de retraite ' Toujours selon l'ONS, le nombre d'actifs en Algérie pourrait évoluer ainsi : 12 millions d'actifs en 2008, 16 millions en 2018 et entre 20,3 et 22,9 millions en 2038. Pour ce qui est des retraités, on passera de 2,3 millions de retraités en 2012, 3 millions (ou en âge d'être retraités) en 2015, à un peu plus de 4 millions (ou en âge d'être retraités) en 2045 ! La CNR et la Casnos (pour les retraités non salariés) doivent avoir leurs propres projections quant au nombre de futurs retraités, pour au moins les 4 ou 5 prochaines années. Ces organismes, à ce rythme, auront de plus en plus de difficultés financières à prendre en charge le paiement des pensions.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : LSR
Source : www.lesoirdalgerie.com