Algérie

Vieilles recettes



La campagne électorale a pris fin hier à minuit sans pour autant avoir atteint son rythme de croisière. C?est dans l?indifférence totale des Algériens, plongés dans une sinistrose des plus manifestes, que les chefs des formations politiques ont vainement tenté de donner un ton à ces préludes électoraux. La crainte d?une éventuelle et redoutée défection des électeurs le jour du scrutin a, sans doute, poussé ces chefs de partis à descendre dans l?arène et aller à la « pêche aux voix ». Même au sein de l?Alliance présidentielle, l?enthousiasme est loin d?avoir été au rendez-vous. Une campagne qui a, d?ailleurs, débuté avec une pointe de contestation, de la part de militants du FLN, mécontents de la manipulation des listes de candidature par la direction de l?ex-parti unique. Face au désintérêt manifeste ambiant, notamment dans les grandes villes, où l?attention des citoyens était beaucoup plus attirée par la présidentielle française, quelques chefs de partis « saisonniers » n?ont rien trouvé de mieux que de promettre monts et merveilles aux électeurs. On retiendra sans aucun doute la surenchère autour d?un salaire minimum à 20 000 ou 25 000 dinars, le relèvement cher aux islamistes de la prime versée à la femme au foyer jusqu?à concurrence de 5000 dinars, autant sinon plus pour chaque chômeur, jusqu?à la plus farfelue promesse d?unir tous les célibataires, une fois les députés de cette formation qui allie jeunesse et développement, élus à l?APN? Décidément, les campagnes électorales se suivent et se ressemblent depuis la fin de l?ère du parti unique. Quant aux électeurs, ils auront peut-être oublié les promesses non tenues par les candidats précédents, presque aussi vite que ceux qui les ont faites. C?est dire combien les citoyens ne se font que peu d?illusions sur la capacité des députés à changer quoi que ce soit dans le quotidien profondément marqué par la pénurie de lait ou par le mildiou qui menace la pomme de terre, autant de préoccupations que les candidats ont ignorées superbement lors de cette dernière campagne. Une période marquée aussi par des émeutes de citoyens enregistrées dans plusieurs localités du pays que les chefs des partis politiques ont soigneusement évitées au cours de leurs tournées nationales. Reste alors pour mobiliser l?électorat le 17 mai le recours aux circuits traditionnels et au clientélisme que l?alliance islamo-conservatrice au pouvoir entend user à fond.


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