Algérie

Vieille ville de Annaba



Danger de mort au quotidien Les dernières intempéries ont, une nouvelle fois, frappé des familles démunies à Annaba. Pas moins de 32 vieilles bâtisses dont 15 sous le coup de décision de démolition et les autres classées inhabitables, risquent de s?effondrer à tout moment. Bien que frappées d?interdiction, ces bâtisses datant du début du XIXe siècle sont occupées depuis des années par plusieurs familles. Atteintes toutes de décrépitudes et menaçant ruine, elles sont occupées par plusieurs dizaines de familles fortes de femmes, d?enfants et de personnes âgées. Ce n?est plus en termes de délabrement que le problème de ces familles est posé, mais en nécessité d?une réaction urgente pour sauver des vies humaines en danger. Ce n?est plus non plus un cri d?alarme qui est lancé, mais un doigt accusateur pointé vers ceux qui ont la mission d?assurer la sécurité des personnes. D?autant que, pour en dégager leur responsabilité en cas de sinistre ou de drame, les services techniques de la commune, la wilaya, la Protection civile et la police de l?urbanisme de Annaba ont, le 18 juillet 2004, émis l?avis public de démolition n° 76. Ces institutions réagissaient 3 années après l?émission par le président de l?APC d?une correspondance datée du 15 janvier 2001. Il y est établi un état des lieux accablant. Le 1er magistrat de la ville soulignait, en effet, les risques encourus par les occupants. C?est pourquoi à chaque fois qu?elles voient pointer le soleil vers leur masure, ces familles crient au miracle tant le danger de mort est latent. C?est dire que les bâtisses implantées à la rue de la surprise pourraient cacher de bien macabres « surprises » à la moindre secousse. Dans la pénombre de ces habitations, l?humidité règne en maître des lieux. Les rongeurs en nombre qui y ont élu domicile sont aussi gros que les chats qui les fuient. Ils sont partout dans chaque coin et particulièrement à proximité des produits alimentaires et l?eau potable stockée dans des fûts sans couvercle. Le danger quotidien de morsures qu?ils représentent particulièrement pour les bébés, s?ajoute aux risques de maladies à transmission hydrique qui à ce stade peuvent être qualifiées d?une atteinte aux droits de l?homme. Six de ces familles sont les plus menacées. Leurs nombreuses démarches auprès des services de l?OPGI pour d?éventuelles réfections d?urgence, ont été vaines. Cet office a argumenté la décision de démolition des bâtisses. « Nous sommes quotidiennement confrontés à un danger de mort. Nous avons saisi toutes les autorités concernant notre situation, c?est comme si l?on s?adressait à un mur. Notre bâtisse qui date de 1939 est sous le coup d?un arrêté de démolition et d?autres d?une interdiction de servir de lieux d?habitation. Cette menace est aggravée par celle des rongeurs en nombre qui dorment pratiquement avec nous », explique Mâalem Mostapha, 54 ans handicapé moteur conséquence d?une chute dans une tentative de fuir un effondrement partiel de l?habitation qu?il occupe. Ces familles de la vielle ville ne sont pas les seules à vivre un danger de mort au quotidien. Celles occupant les habitations tout aussi ancienne de Sidi Brahim et du bidonville Sidi Harb à proximité de la clinique vivent une situation similaire. Les dernières intempéries ont amené hommes, femmes et enfants au service des urgences, car en état choc à la suite d?un coup de vent ayant emporté la toiture de leur baraque. Plusieurs dizaines d?entre elles sont inscrites sur le registre des familles à recaser en priorité. Bien des années après, elles attendent le bon vouloir des décideurs.


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