Algérie

Vidéo montrant un mort laissé dans les sanitaires.. Le CHU Nédir Mohamed se défend



L'affaire avait suscité un tollé et un sentiment d'indignation généralisé. Et si le ministère de la Santé avait annoncé avoir dépêché une commission d'enquête pour se pencher sur l'affaire de la vidéo qui a circulé sur la toile et montrant le corps d'un homme décédé «abandonné» dans les sanitaires, la direction du CHU Nédir Mohamed de Tizi Ouzou n'a pas tardé à parler d'une grosse manipulation et affirme que la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux est «trompeuse et manipulée». Selon la Direction, l'endroit où a été déposée la dépouille n'est pas des sanitaires mais une salle aménagée avec rangements. Cette salle est mitoyenne des salles d'hospitalisation et fait office d'espace vestiaire où les corps sont gardés pendant les deux heures réglementaires qui suivent le premier constat du décès par le médecin avant sa confirmation. Ensuite, les dépouilles, une fois l'échéance passée, sont transférées à la morgue.Il est ajouté que le service des urgences médicales procède ainsi depuis l'année 2005 et que ce même service dont les salles sont exiguës est submergé par le nombre important de malades qu'il reçoit. La famille du défunt, Moussa Amar Yahia, décédé d'une leucémie, a dans un courrier adressée au Directeur du CHU, et dont une copie nous été transmise par la cellule de communication, a fait part de son indignation pour cet acte qu'elle qualifie d'irrespectueux (la diffusion de la vidéo, ndlr) et a remercié le personnel du CHU pour son travail. «Nous tenons à remercier l'ensemble du personnel de l'hôpital Nédir Mohamed pour la bonne prise en charge de notre grand-père et frère durant son séjour à l'hôpital tout en restant disponibles pour toute action utile», écrit la famille du défunt dans sa correspondance.
Un hôpital sous pression
Le Centre hospitalo-universitaire Nédir Moahmed qui coiffe quatre wilayas, à savoir Tizi Ouzou, Bouira, Béjaia et Boumerdès est constamment sous pression avec un afflux important de malades qui arrivent quotidiennement dans ses différentes structures, plus particulièrement les services des urgences médicales et chirurgicales et la radiologie. Le plus souvent, le nombre de lits disponibles au niveau des salles, très exiguës du reste, contraint le personnel médical à installer des lits dans les couloirs. Ces conditions, on ne peut plus intenables, affectent sérieusement la qualité de la prise en charge des malades. Du coup, ces services qui sont constamment sous tension évoluent dans des conditions difficiles. Il n'est pas rare d'assister à des scènes, à des prises de bec, voire même à des agressions physiques.


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