Algérie

Vide politique, forte répression et fronde sociale: la situation au Maroc suscite "inquiétude et peur"



Vide politique, forte répression et fronde sociale: la situation au Maroc  suscite
Le véritable problème au Maroc réside dans la politique et la démocratie. D'autres problèmes résultent de cette crise, de l'avis de Mohamed Hafid, militant de gauche et ancien secrétaire général de la Jeunesse fédérale, cité par un site d'information. "Le Maroc n'a pas progressé, et la preuve en est que trente ans ont passé et que nous portons encore les revendications que défendait le Bloc Démocrate, aux niveaux politiques et constitutionnels et en ce qui concerne l'intégrité des élections", a affirmé Mohamed Hafid dans un discours prononcé samedi à Rabat, à l'université annuelle organisée par le Parti "Progrès et Socialisme", sous le titre "La politique d'abord... pour la réussite du projet de développement démocratique". Et d'enchainer : "Il n'y a pas d'accumulation, et ce qui est plus dangereux que cela, c'est que non seulement nous restons à notre place, mais que nous reculons...". Ce constat est "un véritable danger" pour l'Etat marocain, estime encore le militant, "d'autant plus que nous sommes confrontés à un certain nombre de concepts et de slogans qui se sont multipliés et ont commencé à meubler l'espace uniquement sans aucune valeur, y compris le mot développement". Abondant dans le même sens, Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti "Progrès et Socialisme", souligne que le Maroc "vit dans un vide politique dangereux qui pourrait être comblé par des expressions extrémistes spontanées ou non encadrées". S'exprimant lors de l'université annuelle organisée par le parti, samedi à son siège à Rabat, Nabil Benabdallah estime que "la politique au Maroc est en détresse et vit dans une situation critique qui suscite inquiétude et peur". De plus, poursuit-il, il a été constaté que "le Maroc connaît une baisse sans précédent de la confiance des citoyens dans l'espace politique, l'acteur partisan et la faisabilité du processus politique et électoral dans son ensemble, dans ce que l'on peut appeler un véritable conflit entre la plupart des Marocains et les affaires publiques".   Le Maroc, "loin d'être un pays libéral et démocrate"   Dans le but de cacher cette triste réalité du pays, le Makhzen poursuit sa politique de répression des voix dissidentes. Le dernier opposant arrêté pour avoir défié le régime marocain est Fouad Abdelmoumni, défenseur marocain des droits de l'Homme. Ce dissident affirme dans un entretien accordé récemment au média espagnol El-independiente: "Le Maroc continue d'être une dictature qui persécute ceux qui tentent d'exercer leurs libertés". Pour Abdelmoumni, "le Maroc est loin d'être un pays et un Etat libéral et démocratique. Nous avons encore des limitations sur tout ce que les dirigeants considèrent comme important. On ne peut pas discuter, on ne peut pas s'exprimer...Nous avons encore des comportements illégitimes contre les voix critiques, comme le recours à la diffamation dans les médias parrainés par les services marocains ou des accusations fabriquées de toutes pièces". Fouad Abdelmoumni, 66 ans, explique par ailleurs au média espagnol que son arrestation "est un post Facebook que les autorités marocaines ont considéré comme de la diffamation". "Elles ont considéré que j'accusais les autorités marocaines d'utiliser des moyens d'espionnage, en l'occurrence contre la France...". Et il se trouve qu'Abdelmoumni, économiste lié depuis des années à la branche locale de Transparency International, a été victime de l'espionnage Pegasus de l'appareil policier marocain. A l'automne 2019, il a été l'un des premiers opposants marocains contactés par Citizen Lab en raison de preuves trouvées sur son téléphone portable d'un espionnage par Pegasus, un programme fabriqué par la société sioniste NSO Group. Outre la répression des voix libres, le Maroc désigné par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) comme "la plaque tournante du trafic de la drogue et du kif dans le monde", continue d'agiter la carte du trafic de drogue comme moyen de nourrir ses réseaux de corruption à grande échelle. 


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