Algérie

Vide institutionnel



Chez nous, si on tient compte des 4 Constitutions et des six amendements depuis l'Indépendance, on peut dire que la moyenne de vie de nos constitutions est de cinq années et demie ! Un seul titulaire en est même venu à faire amender à 3 différentes occasions, la Constitution élaborée par son prédécesseur. Sachons reconnaître le travers de nos dirigeants qui parfois ont considéré qu'il fallait à chacun "sa" Constitution pour imposer "sa" vision plutôt que pour permettre au peuple souverain de s'exprimer. Sachons corriger ce travers en redonnant à l'article 7 toute sa force et en cherchant une solution pragmatique qui assurera que la transition, toute la transition soit placée fermement entre les mains de personnes intègres, indépendantes, n'appartenant pas à des formations politiques, à même de permettre une mise sur pied démocratique de nouvelles institutions. Le génie du Peuple algérien est sorti de la bouteille. Que chacun ait le courage de l'accompagner, de le canaliser peut-être mais s'abstienne de tenter de l'y faire retourner. Aussi détaillées que soient les Constitutions, elles ne peuvent prévoir tous les cas de figure. Si elles le faisaient elles deviendraient de simples lois et perdraient en adaptabilité à travers l'histoire ce qu'elles gagneraient en détails pour tenter en vain de gérer un quotidien en perpétuelle évolution. Certaines grandes nations ont des Constitutions de 20 à 30 articles qu'ils maintiennent a travers les siècles avec une dizaine d'amendements par siècle. En terme de droit appliqué à notre réalité, on peut dire que ce qui a créé la vacance de pouvoir ce n'est pas vraiment la démission du Chef de l'Etat à laquelle se réfère l'article 102 pas plus que la reconnaissance officielle de son incapacité qui aux termes de la Constitution aurait dû suivre une procédure spécifique. C'est en fait l'annulation par le Président en exercice le 11 mars, alors que la procédure en était déjà engagée, de l'élection présidentielle fixée au18 avril et pour lesquelles des dossiers complets de candidature avaient été déposés au Conseil constitutionnel, qui a créé ce vide institutionnel.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)