Victor Hugo

Un jour, Victor Hugo croise un aveugle, un vieux soldat misérable, mendiant dans la rue. Généreux, le poète s’apprête à lui donner quelques sous, puis se ravise.
Cela ne suffit pas.
Saisi d’une inspiration soudaine, il s’empare de la pancarte du vieil homme et écrit quelques lignes susceptibles d’attirer la compassion, voire même de donner au vétéran une belle popularité :
« Aveugle comme Homère et comme Bélisaire
N’ayant rien qu’un enfant pour guide et pour appui,
La main qui donnera du pain à la misère,
Il ne la verra pas, mais Dieu la voit pour lui. »
L’anecdote est belle et émouvante, mais elle prend quelques libertés avec la vérité. En réalité, le poème sera écrit à tête reposée du grand poète , dans le cadre d’une souscription publique en faveur d’un ancien soldat de Napoléon devenu aveugle, le brigadier Dominique Millot, du 8ème régiment de cuirassiers.