Révolution dans la composition de l'Unesco, la plus importante institution spécialisée de l'ONU. La preuve en est donnée par le vote intervenu hier en faveur l'admission de la Palestine en tant qu'Etat membre, malgré les coups de colère et les menaces. Comme toute action concernant les Palestiniens, celle d'hier, même si son résultat était acquis depuis le début de ce mois, n'avait en fait rien d'ordinaire, à la différence avec l'ONU que là aucun Etat membre ne dispose d'un quelconque privilège. Plus exactement, ce droit de veto synonyme d'injustice, puisqu'un Etat peut s'opposer à l'ensemble de la communauté internationale. Certains ont peut-être négligé le rôle d'une telle institution, mais elle aussi peut monter au créneau et faire mal, comme lors de l'adoption de la fameuse résolution assimilant le sionisme au racisme. Elle se fait le porte-parole de la communauté internationale qui s'est exprimée, hier, avec une confortable majorité.
Un vote qui n'a rien de commun avec les précédents puisqu'il constitue, avant tout, un engagement en faveur des droits nationaux des Palestiniens. Un choix politique, et c'est ce qui doit être relevé avant tout, malgré l'intensité des débats ou encore des pressions exercées par les Etats-Unis. Et sur ce plan, apprend-on, ils n'étaient pas seuls puisque d'autres Etats recommandaient d'attendre le vote du Conseil de sécurité relatif à l'admission de la Palestine à l'ONU. Ou encore que cette demande serait prématurée. Quelles belles formules !
Les Américains ont, quant à eux, menacé de suspendre leur participation au fonctionnement de l'institution, ce qui n'est pas nouveau puisqu'ils avaient gelé leur participation et leur contribution à l'Unesco entre 1984 et 2003, accusant cette institution de politisation, que celle-ci a visiblement décidé d'assumer pleinement.
L'acte est fondamentalement politique au regard de ce qui découle justement du vote. En termes de droits pour les Palestiniens pour qui un siège à l'Unesco est une manière de contourner tous les obstacles érigés par Israël et ses alliés pour s'opposer à la satisfaction de leurs droits. Et là le terme, même s'il est le plus approprié, ne rend pas totalement compte des méfaits de l'occupation israélienne qui menace le peuple palestinien de disparition. Ce sont toutes les atteintes au patrimoine, à l'identité et la mémoire de ce peuple. Ce sera la fin de la chape de plomb imposée sur l'ensemble des organisations internationales et le recours aux menaces en est la preuve, même si Israël déclare que le vote en question n'aura pas la moindre influence sur sa politique.
Il ne fait plus aucun doute que la question palestinienne sera abordée avec régularité et surtout dans des formes jusque-là inédites, puisqu'elles décriront dans le détail l'occupation israélienne et ses attaques contre un peuple jusque dans ses racines, et toutes les autres atteintes au patrimoine universel, là où l'Unesco assume le rôle de gardienne des mémoires malgré volonté de certains de ses membres.
Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com