Algérie

Victoire de la droite en France et incertitudes sur l'avenir



Victoire de la droite en France et incertitudes sur l'avenir
Merzak MeneceurLa France départementale a bien basculé à droite. Le verdict du second tour des élections, avec 50% d'abstentions, soit 20 millions d'électeurs, est sans appel : 25 départements sont passés de la gauche à l'union UMP-UDI dirigée par l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, qui a savouré sa victoire dès dimanche soir. Au total la droite va diriger 66 départements, un gain de 25, alors que la gauche n'a pu sauvegarder que 44 des 61 qu'elle administrait. Le Front national n'a remporté aucun département malgré son fort score électoral, arrivant tout de même à faire élire 62 conseillers alors qu'il n'en avait qu'un.La victoire de la droite aurait pu être plus importante si l'union de la gauche n'avait pas su se faire et endiguer ainsi la déferlante de son adversaire politique. Ce basculement historique et l'ancrage local de l'extrême droite, qui est tout aussi historique, sont diversement commentés en France sur leurs causes et ses conséquences.L'effervescence est surtout à gauche qui vient de subir sa quatrième défaite électorale successive, aux européennes, sénatoriales, municipales et maintenant aux départementales. Pour le gouvernement l'échec est dû à la division de la gauche au cours du premier tour des élections et au manque de résultats palpables de sa politique économique et sociale. Le duo Hollande-Valls ne tient pas à changer de cap à sa politique car il est convaincu du retour de la croissance et de la relance de l'emploi avant l'échéance présidentielle de 2017 grâce à la justesse de son programme, et à la baisse conjuguée de l'euro et des cours du pétrole. Les autres forces de gauche, qui se sont alliées aux socialistes uniquement pour battre la droite et l'extrême droite, imputent à la politique du pouvoir la déroute électorale car, justement, ils trouvent que cette politique n'a rien de gauche, ayant tourné le dos aux promesses électorales de Hollande faites en 2012. Les communistes, les écologistes, le Parti de gauche et les «frondeurs» du Parti socialiste demandent avec insistance un changement de politique. «Refusant tout fatalisme, les écologistes appellent une nouvelle fois à un sursaut démocratique et républicain. Entre le renoncement à changer de modèle de développement et l'illusion de vouloir isoler la France du reste du monde, il existe une troisième voie résolument démocratique», a déclaré la dirigeante des écologistes, Emmanuelle Cosse, alors que le premier secrétaire du Parti communiste, Pierre Laurent, a dit que «nous avons constaté l'immensité de la défiance et du désarroi de millions de français qui, confrontés à la violence du quotidien, se sentent totalement trahis. Continuer à rester sourd à ce qui sonne clairement comme un appel à un changement de cap politique serait engager la France dans le scénario du pire». Les appels lancés, y compris par des socialistes, pour des retrouvailles unitaires sur les bases d'un accord politique, ont peu de chance d'aboutir, du moins à court terme, et la droite, tout comme le Front national, peut rêver d'une nouvelle victoire électorale aux régionales de décembre prochain et préparer allégrement la présidentielle de 2017, où la gauche pourrait ne pas passer le premier tour si les classes populaires, dépitées choisissaient l'abstention et cédaient aux sirènes populistes de l'extrême droite. Celle-ci est plus que jamais à l'affût. Si elle n'a pu gagner un seul département, elle a à son actif un socle électoral appréciable (24%) et un discoursidéologique qui gagne des consciences. «Une partie de la population, y compris à gauche, n'hésite plus à désigner son voisin, l'étranger ou le musulman, comme la cause de ses frustrations sociales», estime le quotidien Libération qui affirme que «le fait que le FN progresse est moins le résultat d'un parti fort que d'un pays malade». M. M.




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