Une organisation, deux têtes et deux congrès Deux noms d?abord : la secrétaire générale connue officiellement, Mme Flici en l?occurrence, et Boualem Ahmed, statutairement responsable de l?organique de l?organisation. Ces deux personnages se disputent la tête de l?ONVT en se prévalant chacun de documents attestant qu?il est l?unique patron de cette structure théoriquement dédiée à la défense des intérêts matériels et moraux des familles des victimes. Une déclaration rendue publique dernièrement par l?aile de Boualem Ahmed relance de plus belle la polémique et le conflit de légitimité entre les deux. Il y est notamment souligné que la commission nationale de préparation du congrès, prévu vers la fin du mois, s?est réunie jeudi au siège de l?organisation sis à Baraki, à Alger. Une réunion présidée par Brahimi Ali et à laquelle ont assisté « tous les membres de la commission et les représentants des wilayas de Médéa, Djelfa, Oran, Mostaganem, Ouargla, Sétif, Oum El Bouaghi, El Bayadh, Tiaret et ceux d?Alger ». Au terme du débat, il a été décidé notamment de tenir le congrès de l?organisation vers la fin de ce mois à Tipaza. Dans un communiqué ayant sanctionné cette réunion, les participants ont jeté la pierre sur Zohra Flici, coupable, selon eux, d?être « à l?origine des dérives dangereuses qu?a connues l?organisation ces derniers temps à cause de la mauvaise gestion à tous les niveaux et à des agissements irresponsables et illégaux de l?ex-secrétaire générale ». Le texte souligne également que les fonctions de Mme Flici sont « gelées jusqu?à la tenue du deuxième congrès ». Il y est noté aussi que les membres du conseil national avaient décidé, lors de la session du 22/23 décembre 2004 et à une majorité écrasante, de retirer la confiance à Mme Flici et ont confié l?intérim à Boualem Ahmed. Cependant, ce document, signé par le dernier cité en tant que « SG par intérim » et Ali Brahimi en sa qualité de « président de la commission de préparation du congrès », porte le cachet de l?organisation, mais pas celui de cette commission. C?est justement l?argument que met en avant Mme Flici pour contrer ses contradicteurs. Contactée hier par El Watan, la mise en cause conteste tout légitimité à ce groupe d?« agitateurs » qui ne font que « gesticuler », selon elle, « pour des objectifs inavoués ». Mme Flici donne une tout autre version des faits en affirmant notamment que Boualem Ahmed a été « exclu de l?organisation par le conseil national du 14 juillet dernier ». Mieux encore, la SG de l?ONVT fait valoir une « décision de justice » datée d?août 2005 attestant que son vis-à-vis est bel et bien suspendu de ses fonctions au sein de l?organisation. Pour Mme Flici, « ces gens sont en train de faire du bruit pour rien », car, selon elle, « tous les bureaux sont avec nous ». Elle se demande comment « ce groupe » peut-il organiser un congrès « alors que le ministère de l?Intérieur avait validé le conseil national de juillet ? Revendiquant haut et fort son statut de « SG légitime de l?ONVT », Fatma-Zohra Flici indique à ce titre qu?elle est la présidente de la commission nationale de préparation du deuxième congrès. « Ils veulent juste déstabiliser les familles des victimes, mais c?est nous qui allons tenir le congrès en décembre prochain », promet-elle. En résumé, les familles des victimes du terrorisme se trouvent face à une situation inédite d?une organisation à deux têtes qui projette... deux congrès.
Posté Le : 14/11/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hassan Moali
Source : www.elwatan.com