Au bout d'une semaine d'hospitalisation au pavillon 2 du CHU d'Oran, une
des quatre victimes de l'incident provoqué par une bouteille de gaz butane,
survenu le jour de l'Aïd El-Adha, dans un appartement du 11e étage du bâtiment
111, rue de Mostaganem, a succombé hier à ses brûlures. Lahneche Imane, 39 ans,
employée dans une agence de tourisme, a rendu l'âme à 3h, suite à des brûlures
de 3e degré qui ont touché les deux tiers de son corps. Hier, un climat de
stupeur et de consternation planait sur le service des brûlés, où étaient
présents, dès les premières lueurs du jour, plusieurs dizaines de personnes parmi
la famille de la défunte, ses amis et ses collègues de travail. Sous le regard
consterné des siens ainsi que du personnel médical, la dépouille mortelle a été
transférée, en milieu de matinée, vers le service médico-légal conformément à
la procédure d'usage. L'inhumation devait avoir lieu hier après-midi.
Concernant les trois autres victimes de l'accident, le chef du service le Pr
Kaid Slimane nous a précisé qu'à l'exception de l'enfant (âgé de 3 ans) dont
«l'état semble fort compromis », les deux autres malades, à savoir la mère de
cette famille (âgée de 69 ans) et un voisin de la même famille demeuraient
«hors de danger.» Ces trois derniers, étaient hier encore soumis à des soins
intensifs, précise-t-on de même source. Visiblement déchiré par le chagrin,
mais gardant son esprit lucide malgré la rude épreuve, le frère cadet de la
défunte, Hocine, la quarantaine, maîtrisant un temps son émotion, accepte bien
de nous relater le drame qui a frappé de plein fouet sa famille, en ce jour du
rituel du Sacrifice, le 16 novembre. Ce jour-là, sa défunte sÅ“ur Imane a acheté
une bonbonne de gaz auprès de la station-service d'à côté. Dans l'ascenseur,
déjà, elle a constaté que la bouteille fuyait. Connue de tous pour sa
perspicacité et sa méticulosité, Imane est retournée quelques minutes plus
tard, chez le même pompiste pour lui signaler l'anomalie. Toujours d'après le
récit du fils de la famille victime, le vendeur, estimant que le fait signalé
par la cliente était anodin et sans gravité, a plutôt banalisé la situation en
disant à la cliente qu'il suffisait d'insérer un petit joint pour «colmater» la
fuite. Rassurée, un petit peu, la famille fait appel alors au voisin du même
bloc, connu dans tout le voisinage pour être «Monsieur sait tout ». Celui-ci
commence à manipuler la B-13, comme on l'appelle dans le jargon de Naftal
(traduction: bouteille de butane de 13 kilos). Et un moment donné, dans des
circonstances qui restent à déterminer, le gaz a commencé soudain à se dégager
de façon brutale et ininterrompue à travers l'orifice de la bouteille, qui
n'était alors branchée à aucun appareil. Malheureusement, il y avait un
chauffage allumé, posé à une distance de près de 6 m. De quoi produire des
flammes qui se sont répandues dans toute la pièce. Imane et le neveu du voisin
« bricoleur » (enfant de 3 ans), et à un degré moindre la mère d'Imane ainsi
que l'homme qui manipulait la bouteille ont été touchés par les flammes, soit
une température de près de 600 degrés celsius, selon le Pr Kaid Slimane, et ce,
toujours d'après la version des faits relaté par Hocine qui a indiqué, par
ailleurs, qu'ils allaient introduire une action en justice.
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Posté Le : 24/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com