Algérie

Vibrant hommage à Ali et Ahmed Boumendjel



"C'est la première fois dans la vie de la famille depuis l'indépendance que les deux frères, Ahmed et Ali, sont confondus dans le devoir de mémoire et c'est vraiment grâce à vous", a relevé Fadhila Chitour Boumendjel, la fille d'Ahmed Boumendjel.Un vibrant hommage a été rendu, hier, aux frères Ali et Ahmed Boumendjel et aux 33 martyrs du village de Taourirt Menguellet, dans la daïra d'Aïn El-Hammam, à Tizi Ouzou. La cérémonie à laquelle ont pris part de nombreux habitants et invités a débuté à l'entrée du village, vers 10h30, par l'inauguration d'une plaque commémorative réalisée à l'effigie de ces deux figures de la Révolution algérienne et en hommage aux martyrs de la Révolution.
"Nous sommes émus par cet événement car il rend hommage aux frères Boumendjel, Ali qui était avocat, et Ahmed, l'un des négociateurs des Accords d'Evian. Ali et Ahmed Boumendjel pouvaient bien aspirer à un autre parcours car ils avaient de très bonnes places et atteint un niveau intellectuel très élevé, mais non ! Ils ont choisi la dignité et c'est pour cela qu'ils ont naturellement opté pour la lutte", a déclaré, d'emblée, Ouali Aït Ahmed, ex-officier de l'ALN et président de l'association Tagrawla, pour qui cet hommage est avant tout un devoir de mémoire. "Sans l'apport d'Ali, qui était avocat, et le combat d'Ahmed et de leurs frères et s?urs de combat, nous ne serions pas là, aujourd'hui, pour assister à un tel rendez-vous. Nous devons toujours commémorer ce genre d'événement et lutter contre l'oubli", a-t-il poursuivi.
Pour sa part, Fadhila Chitour Boumendjel, la fille d'Ahmed, qui s'est exprimée devant la foule, sur la place du village, a longuement remercié les villageois de Taourirt Menguellet pour cette reconnaissance avant d'évoquer une journée mémorable. "C'est la première fois dans la vie de la famille depuis l'indépendance que les deux frères, Ahmed et Ali, sont confondus dans le devoir de mémoire et c'est vraiment grâce à vous", a-t-elle déclaré avant d'évoquer la reconnaissance, par la France, de l'assassinat de son oncle, Ali. "Cet événement s'inscrit également dans la reconnaissance par le président de la République française de cet assassinat. C'est important que le gouvernement français reconnaisse, enfin, ce crime d'Etat et ce mensonge d'Etat", a-t-elle commenté. "Sa mort avait été déguisée en suicide", a-t-elle rappelé avant d'évoquer la mémoire et le parcours de son père, Ahmed, lui aussi avocat et homme politique, décédé le 19 novembre 1982. "Oui, nous célébrons sa mémoire, mais si nous consultons son manifeste avant même l'indépendance, il avait une très grande crainte pour l'après-guerre. Il disait : 'Je suis inquiet de ce qui va advenir de l'Algérie'", a-t-elle souligné. "Rien n'est encore terminé. Il reste à achever l'édification d'une République démocratique et sociale qui était le v?u de ces deux enfants de Taourirt", a conclu Mme Fadhila Chitour Boumendjel.
L'écrivain et militant Abdenour Abdesslam a, de son côté, souligné que cet événement a permis de faire connaître à la nouvelle génération le combat de hauts cadres révolutionnaires à l'exemple des deux frères Boumendjel.
"Pendant qu'Ahmed, qui est l'aîné, faisait son discours à l'ONU, il se trouve que Massu et Aussaresses, pour répondre justement à cette sortie diplomatique de l'Algérie combattante à l'époque, arrêtent le frère Ali pour le défenestrer d'un bâtiment de Ben Aknoun. C'était une réponse à ce qui a été fait par son grand frère, lui-même avocat", a réagi Abdenour Abdesslam, tout en estimant que la France a été obligée de reconnaître ce crime politique. "Je pense que c'est une gifle qui a été donnée à la France", a-t-il estimé.
K. Tighilt


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