Algérie

Viandes : vers une flambée des prix



Viandes : vers une flambée des prix
Le rationnement via les licences d'importation n'a pas encore permis la réduction significative de la facture des importations. Ce qui soulève la question de la cohérence de la politique de rationalisation du commerce extérieur.Il a fallu plus de deux mois après l'annonce, début avril dernier, de l'ouverture de contingents tarifaires pour que les pouvoirs publics décident enfin de l'attribution des licences d'importation concernant les aliments du bétail. Cette délivrance tardive provoque déjà une pénurie de ce produit (voir article en bâti sur la situation à Béjaïa). La rareté des aliments du bétail enregistrée risque d'entraîner une flambée des prix du poulet et de la viande rouge au cours des prochains jours, voire des prochaines semaines. Car il faut au minimum quelques semaines pour que les quantités de maïs, d'orge, de tourteau de soja, importées à la faveur de ces licences, puissent être réceptionnées et commercialisées sur le marché.En outre, les licences d'importation, telles qu'elles sont appliquées, ont pour effet, intrinsèquement, d'augmenter les prix, observe Farid Bourennani, spécialiste du dossier.Autrement dit, le ministère du Commerce, qui vient d'annoncer l'attribution de licences pour l'importation du maïs, de l'orge, du tourteau de soja, du concentré minéral vitaminé, a-t-il pris toutes ses précautions pour que ces nouvelles importations ne viennent pas provoquer une hausse du produit concerné comme ce fut le cas et l'est encore pour le ciment, le rond à béton, la viande fraîche importée 'Cela ne semble pas être le cas, soutient Farid Bourennani. La redistribution des cartes au profit d'un groupe d'importation qui a une capacité de stockage importante risque, comme pour le ciment, le rond à béton, d'augmenter les prix des aliments du bétail, observe-t-il. Ce qui risque d'avoir des répercussions sur les prix du poulet et de la viande rouge. En un mot, les prix du poulet et de la viande rouge risquent d'augmenter de manière significative.Farid Bourennani remet en cause ces licences d'importation qui n'ont pas permis d'atteindre leur objectif : la réduction des importations. Pour preuve, la facture des importations des quatre premiers mois de l'année 2017 est restée très élevée : plus de 15 milliards de dollars. À ce rythme, elle pourrait atteindre 46 milliards en 2017, contre un objectif du gouvernement de 35 milliards de dollars.Pour le spécialiste, si les importations ont été réduites en quantité, elles ne l'ont pas été en valeur. C'est ce qui risque de se passer pour les aliments du bétail."Les licences d'importation, telles qu'elles sont mises en ?uvre, sont une aberration. Car elles sont conçues pour être appliquées quand existe l'équivalent du bien produit en quantité et en qualité en Algérie. Ce qui n'est pas le cas pour les aliments du bétail", ajoute-t-il.Ce qui laisse entendre que les licences d'importation n'ont de sens que pour les produits fabriqués ou produits en quantité et qualité en Algérie comme les produits agroalimentaires, électroménagers et électroniques.À rappeler que la commission interministérielle vient d'attribuer 167 licences d'importation sur les 228 demandées. Elles concernent l'orge, le maïs, le tourteau de soja, le concentré minéral vitaminé. Pour le quota de l'orge, 42 licences d'importation ont été attribuées pour une quantité globale de 462 000 tonnes accordant la priorité aux offices publics Onab et Onicl. Concernant le maïs, 60 licences d'importation pour une quantité de 2 145 321 tonnes ont été octroyées à des opérateurs dont l'Onab. S'agissant du concentré minéral vitaminé, 26 licences d'importation d'une quantité de 9 041 tonnes ont été attribuées.Cette information rendue publique par le ministère du Commerce ne révèle pas la liste des bénéficiaires de ces licences. Ce qui laisse conclure à une opacité dans l'attribution des licences.K. Remouche


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