Algérie

Viande rouge : des prix à quatre chiffres Dans un marché ouvert aux quatre vents



Par Youcef Salami
De tous les produits, la viande, notamment rouge, se vend à des prix à quatre chiffes. Elle est chère parce que le marché n'est pas correctement régulé. Les prix des viandes, élevés tout au long de l'année, dépassent de loin ceux pratiqués dans les pays voisins (Tunisie et Maroc). Une somme de facteurs et de paramètres en sont la cause. L'Algérie dispose de plus de vingt millions de têtes ovines, deux millions de bovins et une production moyenne de trois cent mille (300 000) tonnes de viandes blanches par année. C'est énorme. A priori, de tels chiffres, font penser, du moins en théorie, que l'offre en matière de viande, ne devrait pas poser problème, dépassant la demande qui, elle, est aléatoire. Et cela devait influer sur la tendance des prix. Mais la réalité est toute autre. Et ce sont les ménages qui la supportent. Ils supporteront les conséquences d'un marché ouvert aux quatre vents. Il y a d'abord, la multiplicité des intervenants dans le circuit de commercialisation de viandes, de manière générale : il y a les maquignons, et il y a ceux qui alimentent le marché informel. Pourtant, ce ne sont pas les études qui manquent sur l'évolution de ce marché et sur la manière dont il faut le réorganiser. Selon les conclusions d'une étude conduite par des attachés de recherche de l'Institut national de la recherche agricole (Inraa) le circuit de la commercialisation repose sur trois schémas. Le premier, le plus court, c'est quand le producteur vend directement au consommateur :
c'est généralement le cas dans les villes de la steppe. Pour le deuxième, qualifié de traditionnel, il n'existe qu'un seul intermédiaire, à savoir le maquignon, entre le producteur et le consommateur.
Le troisième est le plus long, car, outre le maquignon, intervient aussi le chevillard qui achète en grande quantité les carcasses de moutons ou de veaux et les revend aux détaillants. L'étude fait ressortir également que les incertitudes qui pèsent sur la production fourragère et la dispersion de l'offre des animaux donnent à la structure des marchés concrets un caractère segmenté. Il a été également relevé que la régularité des transactions et la pérennité des flux s'appuient sur des réseaux d'échange assis sur une connaissance mutuelle des échangistes et des conventions tacites.
Cependant, depuis quatre ans, l'Etat, à travers une politique rénovée, essaye d'y remettre de l'ordre. Cette politique se donne comme objectif de protéger la production nationale, tout en assurant un approvisionnement équilibré du marché, c'est une stratégie intéressante, à première vue.
L'Etat veut faire en sorte que la filière des productions animales dans son ensemble fasse l'objet d'une reconfiguration radicale à court terme. Dans cette perspective, le ministère de tutelle tente de dégager les voies et les moyens à mettre en place en vue de réguler au mieux le marché de la viande rouge. Et c'est dans cette perspective que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a créé en 2009 l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev) avec pour mission de prendre en charge la gestion des activités de la filière des viandes rouges.
Y. S.


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