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Veto de Moscou et Pékin à l'ONU SITUATION EN SYRIE



Veto de Moscou et Pékin à l'ONU SITUATION EN SYRIE
Russie et Chine s'opposent à nouveau à une résolution occidentale estimée selon eux peu équilibrée
C'est la deuxième fois que Moscou et Pékin empêchent le Conseil de sécurité de sortir de onze mois de silence sur la Syrie, pendant lesquels la répression a fait au moins 6000 morts, selon les militants.
La Chine et la Russie ont opposé leur veto samedi à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie, s'attirant de vives critiques de l'Occident quelques heures après un bombardement meurtrier à Homs.
Selon l'opposition syrienne, le «massacre» de Homs (centre de la Syrie) qui a tué plus de 230 civils, est l'épisode le plus meurtrier depuis le début de la révolte populaire en mars 2011. Toutefois, Damas a immédiatement démenti avoir bombardé Homs, surnommée «la capitale de la révolution» et accusé l'opposition d'avoir elle-même incité «les groupes terroristes» à pilonner la ville pour influencer le vote à l'ONU. Il était difficile, cependant, d'obtenir des informations de source indépendante sur le bilan à Homs en raison des restrictions imposées à la presse étrangère. C'est la deuxième fois que Moscou et Pékin empêchent le Conseil de sécurité de sortir de onze mois de silence sur la Syrie, pendant lesquels la répression a fait au moins 6.000 morts selon les militants. Un veto des deux pays avait bloqué une précédente résolution en octobre 2011. Cette fois-ci, les 13 autres membres du Conseil ont voté en faveur du texte, qui condamnait les «violations flagrantes» des droits de l'homme par le régime syrien et appelait à une transition démocratique suivant le plan de la Ligue arabe du 22 janvier. Ce blocage a été dénoncé d'autant plus vivement qu'il intervient quelques heures après le bombardement de Homs. Pour la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le veto russo-chinois revient «à endosser la responsabilité des horreurs qui se produisent en Syrie». «Sans une action commune, avec la communauté internationale, je crains que la fin de partie ne soit la guerre civile», a-t-elle affirmé. Le président français Nicolas Sarkozy a «déploré vivement» le double veto et affirmé que «la tragédie syrienne doit cesser». Moscou et Pékin, en opposant leur veto, «portent une terrible responsabilité», a pour sa part déclaré le chef de la diplomatie française Alain Juppé. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a accusé la Russie et la Chine d'avoir «abandonné» le peuple syrien et «encouragé le régime brutal du président (Bachar) Al Assad à commettre davantage de tueries comme cela a été fait à Homs». Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré que le rôle de l'ONU en soit «amoindri». Les Occidentaux avaient insisté pour que le vote ait lieu dès samedi, alors que la Russie répétait que le texte ne lui convenait «absolument pas» et annonçait une visite demain à Damas de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, pour tenter de trouver une issue pacifique à la crise. L'ambassadeur russe, Vitaly Tchourkine a estimé devant la presse que «le Conseil de sécurité n'est pas le seul outil diplomatique sur cette planète». «D'autres outils vont être utilisés de manière énergique», a-t-il ajouté en référence à la démarche de M.Lavrov. Le Conseil national syrien (CNS), la principale coalition d'opposants, a pour sa part fait état de 260 morts et de centaines de blessés, parlant de l'un des «massacres les plus terrifiants» depuis mars. Samedi, les forces du régime ont tiré sur une foule participant aux funérailles de victimes de la veille à Daraya près de Damas, faisant 12 morts et 30 blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé à Londres). Au total les violences ont fait 48 morts (24 civils, 18 soldats, 6 déserteurs), selon la même source. Les Comités locaux de coordination (LCC), groupe qui anime la contestation, ont, eux, appelé à «une grève de deuil de deux jours». Les Frères musulmans, qui font partie du CNS, ont réclamé l'ouverture d'une enquête internationale et demandé à la Croix-Rouge internationale, «absente sur le terrain, d'agir immédiatement pour sauver les blessés». Le Premier ministre tunisien a annoncé que la Tunisie allait expulser l'ambassadeur de Syrie.


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