Samir Ould AliLors du Siaha 2015 qui a eu lieu cette semaine à Oran et permis à cinq mille visiteurs de prendre la mesure de la richesse et de la variété du tourisme local et national, le musée Ahmed-Zabana d'Oran, la Chambre de l'artisanat et des métiers et quelques associations concernées par les patrimoines matériel et immatériel de la capitale de l'Ouest ont tenté de mettre en lumière les potentialités culturelles et cultuelles d'une région très souvent vantée plus pour ses plages que pour ses monuments historiques.Un musée à ciel ouvertPourtant, tous les spécialistes s'accordent à dire que la wilaya d'Oran recèle de véritables trésors archéologiques que les pouvoirs publics pourraienttransformer en sources de revenus pour la collectivité. «Une bonne stratégie pourrait convaincre les millions de touristes qui convergent vers Oran chaque été de s'intéresser à l'Histoire et à tous les vestiges que les civilisations passées nous ont légués», plaide un fervent défenseur du patrimoine oranais. Vestiges qui, répétons-le encore une fois, remontent loin, très loin dans le temps, jusqu'aux ères du paléolithique et du néolithique, et pourraient susciter non seulement la curiosité des amateurs, mais également interpeller les spécialistes ou les étudiants autour vestiges laissés par les Romains, les Puniques, les Espagnols, les Turcs... Les grottes du paléolithique et du néolithique de Kouchet El Djir et d'Eckmühl, les sites datant de l'antiquité situant la présence romaine dans la région de Bethioua (ruines de Portus Magnus, par exemple), les vestiges de la civilisation punique près des Andalouses, les mosquées, les églises et les milliers d'autres témoins attendent toujours d'être valorisés et promus du statut de vestiges historiques abandonnés à celui de volet d'une industrie touristique en construction. «L'architecture urbaine d'Oran a une valeur de patrimoine mondial», avait même estimé un architecte espagnol il y a quelques années confirmant qu'Oran est «un véritable musée à ciel ouvert» en attente de mise en valeur.Retombées économiques assuréesMalheureusement, malgré les tentatives d'un certain nombre d'associations etd'intellectuels pour la mise en place d'une stratégie de promotion du patrimoine archéologique oranais, notamment par un effort de sensibilisation à travers des visites guidées de touristes via des agences de voyage, El Bahia reste, en dépit de tout, synonyme de littoral, corniche et plages. Hormis, le site de Santa Cruz où un embryon d'activité économique peut être évoqué, tout le reste du parc archéologique est déserté. Au grand dam des férusd'histoire et de tourisme culturel qui ne comprennent toujours pas que pareils sites ne soient pas davantage exploités.Pourtant, une exploitation rationnelle et intelligente de cet héritage historique pourrait probablement valoir à la région oranaise des retombées économiques, comme le reconnaissent souvent les responsables locaux devant les caméras de télévision, mais sans que cette conviction affichée ne se traduise en actes et mesures concrètes. «Depuis le temps qu'ils s'enorgueillissent de la qualité du patrimoine historique et pérorent sur la nécessité de sa mise en valeur, les dirigeants oranais auraient déjà dû mettre en place une stratégie d'exploitation du tourisme culturel», a ainsi déploré un acteur du mouvement associatif lors d'une sortie patrimoniale organisée par l'association Bel-Horizon.Il est vrai qu'hormis la réhabilitation annoncée de Portus Magnus, aucune autre mesure de mise en valeur des vestiges historiques n'a réellement été prise en charge ces 15 dernières années. Ce qui signifie bien que le tourisme culturel n'est pas encore à l'ordre du jour et qu'Oran demeure la Mecque du tourisme balnéaire...S. O. A.
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Posté Le : 09/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com