Vertus thérapeutiques des poissons d'eau douce

Salah-Eddine Oudainia, médecin vétérinaire, a détaillé les caractéristiques de chaque espèce dont les vertus exfoliantes sont indéniables dans le traitement des lésions cutanées.La salle de conférences du complexe Bouchahrine à Hammam Ouled Ali, à quelques encablures de Guelma, a abrité, samedi, une journée d'étude organisée par la direction de la pêche et des ressources halieutiques, en collaboration avec sa direction régionale inter-wilayas et l'association pour la protection de l'environnement "Le poisson bleu", présidée par l'avocate Mounira Séridi. Cette importante réunion intitulée "Garra Rufa, le poisson docteur", a regroupé un large public composé de médecins, vétérinaires, chercheurs, étudiants et un riche parterre d'invités. Salah-Eddine Oudainia, médecin vétérinaire, a axé son intervention sur un inventaire de quelques poissons à effet thérapeutique vivant essentiellement en Thaïlande, Birmanie, Jordanie, Turquie, Allemagne et Chine, et a détaillé les caractéristiques de chaque espèce dont les vertus exfoliantes sont indéniables dans le traitement des lésions cutanées. Mériem Kezar, médecin spécialiste en épidémiologie a insisté sur les mesures d'hygiène et de prévention auxquelles doivent se soumettre les patients qui bénéficient de ces cures organisées par des professionnels. Elle a détaillé les différentes étapes de filtration des eaux des bassins et aquariums, le nettoyage des sols, les mesures générales d'hygiène préconisées pour les usagers. Zouhir Chemam, médecin spécialiste en dermatologie a développé le thème "Le psioriasis, symptomes et prise en charge", au cours duquel il a présenté par moyens audio-visuels, des clichés reflétant cette pathologie sur les parties du corps des malades. Le conférencier a expliqué à l'assistance que certains poissons, notamment, aux USA, sont utilisés pour annihiler les lésions cutanées et permettre le renouvellement épidermique. Il a souligné que ce traitement n'est pas radical, et c'est pourquoi il préconise le recours à des alternatives naturelles, à l'exemple de la thalassothérapie, car l'eczéma est une maladie fréquente, longue, curable qui concerne 1,50% de la population algérienne. Yazid Meskiri, directeur commercial de l'unique fournisseur national du laboratoire Dr Fish Algeria, spécialisé dans le tourisme médical basé sur des séances de cure recourant aux bacs contenant des poissons qui utilisent leurs bouches en forme de ventouse dépourvues de dents, pour détacher les plaques de peau morte ramollies par l'eau chaude. L'intervenant a rappelé que cette thérapie a été lancée par Tahar Meskiri, un autodidacte qui cumule une riche expérience de 25 ans dans ce domaine. Une démonstration a été offerte au public qui a assisté de visu à cette formule thérapeutique inédite au cours de laquelle une dame a plongé ses pieds dans un bac contenant une centaine de poissons. Il a expliqué que la Turquie possède une solide expérience dans le tourisme médical qui lui rapporte 2,5 à 3 milliards de dollars US, sachant que 89 400 patients sont enregistrés chaque année. Le conférencier rappelle que les garra rufa, poisson docteur ou poisson chirurgien d'eau douce, espèce des Cyprinidés, origianaires du Moyen-Orient, vivent dans des rivières dont la température oscille entre 15 et 40°C. Ils se nourrissent de plantes aquatiques, mais ils sont également omnivores ayant besoin d'un apport en protéines, végétaux, sels minéraux et vitamines. Ils participent au traitement curatif de plusieurs maladies, dont l'eczéma et le psioriasis.
HAMID BAALI