Algérie

Vertus culturelles et économiques d'un produit du terroir



Vertus culturelles et économiques d'un produit du terroir
Jusqu'à aujourd'hui, beaucoup de visiteurs sont attendus dans cette localité rurale qui fait face aux sommets crénelés du Djurdjura. « Même si avec la profusion des fêtes et la chaleur il est difficile d'affronter la route, nous pensons recevoir, comme d'habitude, beaucoup de gens », nous dit un membre du comité d'organisation de la manifestation inaugurée jeudi matin, dans une ambiance festive, par le chef de la daïra de Draa El Mizan, des représentants du ministère délégué chargé de l'Artisanat de la wilaya de Tizi Ouzou et des autorités locales. Un couscous a été offert aux visiteurs dont certains sont là pour le plaisir des yeux et d'autres pour faire quelques emplettes. « Je suis venu en famille pour respirer un bol d'air frais. J'ai acheté quelques kilogrammes de couscous et, en cours de route, des légumes frais », nous confie l'un d'entre eux. La Chambre des métiers et de l'artisanat profite de ces occasions pour se rapprocher des jeunes pour mettre à leur disposition les informations nécessaires au lancement d'une opération d'investissement dans le domaine de l'artisanat. Elle est aussi co-organisatrice de l'événement avec l'APC locale. On doit, depuis quelques années, la fête du couscous à l'engagement et à la volonté de Dar Lahlou, une entreprise familiale créée en 1999 et qui, depuis, a gagné, grâce à la qualité et à la variété de ses produits, une notoriété nationale. Son stand regorge, d'ailleurs, de variétés comme le couscous au basilic ou celui à la lavande. Le couscous estampillé Lahlou est roulé à la maison par des femmes de la région où l'associé de Lahlou a ouvert aussi une autre unité qui emploie des dizaines de femmes et de jeunes filles. Une bonne manière de sauver un métier qui plonge ses racines dans l'histoire millénaire de notre pays et de créer de l'emploi dans une région où le tissu économique se limite à de rares initiatives privées et à l'agriculture, notamment l'oléiculture et la culture de la pastèque, dans la plaine qui s'étire de Boghni à Draa El Mizan. C'est dans le cadre champêtre du CEM Arezki-Sellami, au milieu des oliveraies, que se déroulent les expositions. Des invités sont venus de Skikda, de Tamanrasset et de différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou pour exposer leurs produits et des variétés de plats traditionnels. L'endroit est aussi un espace d'échanges d'expériences entre artisans et de rencontres. On y trouve aussi des expositions de bijoux, de poterie, de robes traditionnelles et de livres. Une aile est réservée au miel et un vieux est venu avec ses plantes médicinales dont il explique les multiples vertus. La direction de la culture a dépêché sur place un bibliobus où quelques enfants se sont « réfugiés » pour lire ou emprunter des livres. Dans une classe, une exposition est conscrée aux différents sites archéologiques ou historiques que compte la wilaya. Il est remarquable de constater, à la faveur surtout de la mise en place des dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes, le nombre élevé de petites entreprises qui sont apparues dans la région pour investir ce créneau. Beaucoup sont dirigées par de jeunes femmes. Etrangement, c'est la désertion par les femmes qui travaillent, une clientèle potentielle, qui permet de sauver un produit artisanal par excellence que les femmes ont perpétué et transmis depuis des générations.




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