L'Arabie Saoudite, le Koweït et l'Algérie ont finalement réussi à convaincre, d'abord, le reste du groupe Opep puis les autres alliés dans Opep+, la Russie surtout, pour un accord qui maintient un fragile et temporaire statu quo, avec une très légère augmentation de la production en février, au lieu des 500 000 barils/jour auxquels tenaient les Russes.Le consensus difficilement arraché, mardi, a trouvé un écho sur les marchés. Le baril de WTI a ainsi dépassé, pour la première fois depuis 10 mois, la barre des 50 dollars, alors que le Brent a atteint les 53,76 dollars, à un moment de la séance du marché de Londres.
Une évolution du marché consécutive à l'issue plutôt en faveur des pays producteurs ayant décidé de privilégier la prudence en évitant d'ajouter au marché le demi-million de barils/jour «exigé» par la Russie et les Emirats arabes unis, alors que la demande demeure toujours aussi peu favorable en raison des restrictions édictées un peu partout dans les pays gros consommateurs de pétrole.
L'accord auquel doit désormais se plier la Russie fait qu'en février, ce sont 7,125 millions de barils par jour (mbj) qui seront retirés du marché, alors qu'en mars, ce volume sera de 7,05 mbj.
Cette fois, la Russie a dû se plier au groupe des pays de l'Opep, très conscients du fait que la demande n'est pas près de repartir dans des proportions qui permettent une production plus «poussée», au risque de revoir les prix de nouveau à la dégringolade.
En décembre dernier, les membres d'Opep+ s'étaient mis d'accord, toujours aussi difficilement, pour que le volume à retirer du marché en ce mois de janvier soit de 7,2 mbj.
En conséquence, en février prochain, la production de pétrole des pays signataires de l'accord Opep+ n'augmentera que de 75 000 barils par jour, un plus de production que se partageront la Russie et le Kazakhstan.
Le nouvel accord stipule également que le niveau de production de mars verra une augmentation supplémentaire de 120 000 barils par jour par rapport aux niveaux de février, soit 195 000 b/j par rapport aux niveaux de janvier. Un tour de force de la part de l'Opep qui n'a été rendu possible que grâce au «sacrifice» des Saoudiens qui ont accepté «volontairement» des réductions supplémentaires, c'est-à-dire que leur production n'augmentera pas, ni en février ni en mars. Désormais, le quota de production de la Russie en février passe de 9,119 millions de b/j en janvier à 9,184 millions de b/j, alors qu'en mars, il augmentera pour passer à 9,249 millions de b/j.
Un accord que le marché a bien accueilli, comme le reflètent les prix à la clôture de mardi et les premières heures, hier mercredi.
C'est en tous les cas, une décision de la part de l'Arabie Saoudite qui a grandement surpris partout dans le monde des spécialistes, comme le soulignait par exemple Bjorn Tonhaugen, du cabinet spécialisé Rystad Energy, qui déclarait : « Il est frappant de voir que l'Arabie Saoudite propose de réduire sa propre production, ce qui signifie qu'elle est prête à perdre des parts de marché .»
Il faut dire tout de même que la hantise de revoir les prix tomber à des niveaux tels ceux enregistrés durant les premiers mois de la pandémie est toujours présente dans les esprits, les pays producteurs, à l'instar de l'Arabie Saoudite, et bien entendu l'Algérie, endurent et endureront encore le coût budgétaire de la chute historique du prix du baril.
Azedine Maktour
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Posté Le : 07/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Maktour
Source : www.lesoirdalgerie.com