La question de la gestion des cantines scolaires était évoquée jeudi dernier, lors d'une séance de débats entre les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Soulignant la nécessité de réagir à la problématique de la distribution des repas équilibrés, chauds, mais surtout d'une haute valeur nutritive, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Kamel Beldjoud, a plaidé pour la révision «urgente» de la gestion des cantines scolaires.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le responsable des collectivités locales a souligné, lors d'une présentation, que des dysfonctionnements en termes de distribution des repas dans les cantines scolaires relevant du primaire persistent. Les députés qui ont pris part au débat ont signalé, pour la plupart, que « la consécration d'un repas scolaire d'une valeur de 45 da était insuffisante».
Ce constat concerne de façon plus accrue les établissements relevant des régions reculées, signalent les intervenants. Ils n'ont pas manqué de souligner, à ce titre, que le repas chaud dans les cantines scolaires n'est que symbolique», notamment dans certaines wilayas en raison du manque «d'un véritable suivi de l'opération de gestion des cantines», ont-ils précisé.
Ils interpellent, par conséquent, le département en charge de mettre en place «des instructions fermes pour améliorer la gestion des cantines scolaires et l'augmentation de la valeur nutritive des repas».
Répondant aux questions des députés sur le même sujet, Kamel Beldjoud assure que son «secteur travaille sans relâche avec le ministère des Finances à augmenter la valeur financière du repas scolaire à 90 DA».
Il y a lieu de souligner que la gestion des cantines scolaires au primaire est vivement critiquée par les syndicats de l'éducation nationale et des associations des parents d'élèves, depuis qu'elle a été cédée depuis 2017 aux collectivités locales. Les APC, dont la majorité est déficitaire financièrement, sont dans l'incapacité d'honorer les engagements portant sur l'amélioration de la qualité des repas. Aux graves défaillances déjà existantes est venue se greffer la flambée des prix des produits de base, habituellement servis dans les cantines.
Cette situation a, d'ailleurs, généré de sérieux problèmes d'approvisionnement des réfectoires dans certains établissements. Plusieurs cantines n'ont, d'ailleurs, pas pu assurer les repas pour les élèves, les premiers jours de la rentrée scolaire.
Pour remédier à la gestion « catastrophique » de ces réfectoires, un décret exécutif fixant les dispositions applicables aux cantines d'établissements scolaires primaires a été publié en 2018 dans le Journal officiel.
Articulé sur 32 articles, le décret définit la cantine scolaire comme étant «une structure d'accompagnement de l'école primaire ayant pour mission principale de préparer quotidiennement, durant l'année scolaire, des repas équilibrés chauds ou sous forme de ration, le cas échéant, et de les distribuer aux élèves scolarisés dans l'école elle-même ou dans les écoles primaires avoisinantes».
Il précise également que la cantine est une «structure assurant l'alimentation scolaire saine, en tant qu'action sociale complémentaire à l'acte éducatif et pédagogique». Cette initiative, on le comprendra, n'a pas réellement été traduite sur le terrain.
La dégradation continuelle de la gestion des cantines scolaires a d'ailleurs suscité, à maintes reprises, le courroux de plusieurs syndicats du secteur de l'éducation ainsi que des parents d'élèves.
Plusieurs organisations ont, dans ce sens, appelé les collectivités locales à se détacher de la gestion des cantines pour les céder à la tutelle. Nombre de syndicalistes ont accusé certains gestionnaires de détourner les subventions de l'Etat qui, au lieu de profiter aux élèves, vont directement dans les poches d'une poignée de personnes malhonnêtes et opportunistes.
M. Z.
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Posté Le : 30/10/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Massiva Zehraoui
Source : www.lesoirdalgerie.com