Algérie

Vers une proposition politique des 6 mouvements armés


Vers une proposition politique des 6 mouvements armés
Les discussions directes entre le gouvernement de Bamako et les mouvements politico-militaires du nord du Mali doivent reprendre aujourd'hui à Alger.Présents dans la capitale algérienne depuis le 1er septembre, les deux parties ont pour le moment écouté les représentants de la société civile malienne qu'ils avaient sollicités. Le bilan de ces auditions est différent suivant les interlocuteurs. «C'était très instructif, cela nous permet d'avoir de nouvelles idées pour la médiation entre Bamako et les groupes. Il y a des intérêts des populations que ni les autorités ni les mouvements ne présentent», explique un diplomate, même s'il avoue qu'au fil des jours les discours étaient systématiquement les mêmes, voire «ennuyeux».Un de ses homologues estime au contraire que «ça n'a rien apporté de nouveau, chaque partie à amené ses propres partisans, les uns ont attaqué les autres et vice versa.» «C'est à la société civile qui vit le calvaire quotidien des populations de témoigner», explique Devoha Diallo, ex-ministre et présidente du collectif «Une voix» pour Tombouctou, participant aux auditions de la société civile par les médiateurs. «Nous sommes là aussi en tant que témoins, ajoute Rahamatou Ansarry Walet Mohamed, de l'organisation de la plateforme des femmes et de la Chambre des métiers du Mali. C'est très important pour nous, pour que les populations puissent accepter ensuite les modalités de la paix. Nous pouvons rapporter ce qui se dit, et puis, si les groupes armés ne tiennent pas leurs engagements, nous pourrons les interpeller. Si on n'est pas là comme témoins, comment pourrons-nous faire ce travail '»Aziz Maïga Mint Mohamed, représentante des communautés de Tombouctou, a témoigné devant la commission Développement : «Le problème, aujourd'hui, c'est la mauvaise gouvernance. Il faut revoir la façon de désigner nos représentants, comme nos gouverneurs ou nos chefs de faction. Il faut transférer toutes les compétences et toutes les ressources vers les collectivités.» Ces intervenantes sont unanimes : la solution doit être la paix «dans le respect de l'intégrité du territoire malien». Mais les très influents chefs de tribu venus de Kidal n'ont pas le même discours. «Les mouvements armés ont signé l'accord de Ouagadougou ; il y a donc certaines choses qu'ils ne peuvent plus demander. Mais nous, nous sommes libres, et nous réaffirmons que la seule solution c'est l'indépendance», déclare Choghib Ag Attaher, l'un des représentants de la tribu Idnan de Kidal.FédérationParallèlement à ces auditions, des représentants des six groupes armés du Nord du pays, le MNLA, le MAA, le HCUA, la CPA, le MAA dissident et la CMFPR se sont réunis pour tenter de trouver un terrain d'entente sur les revendications politiques et institutionnelles. «Une commission composée de 2 ou 3 représentants de chaque groupe travaille chaque jour sur les détails techniques, et en soirée les leaders des mouvements se réunissent pour formaliser les accords», explique un participant. Pour négocier face à Bamako, ils veulent faire une seule proposition.«Certains parlent d'autonomie, d'autres de fédération et d'autres encore d'autodétermination», raconte un membre du MAA. «L'autonomie est une solution pour moi, mais on sait bien que le Burkina Faso n'en veut pas, l'Algérie et la Mauritanie non plus», avoue un membre d'un mouvement. «Il y a un consensus autour de deux choses : nous considérons tous la décentralisation comme un statu quo et la régionalisation poussée comme la position de Bamako», explique l'un des participants aux réunions. Face à eux, les représentants des autorités de Bamako, dont plusieurs ministres, ont l'air affaiblis. «Ils ne se font pas confiance au sein-même du gouvernement», lâche un participant. Un autre ajoute, dépité : «Ils n'ont aucune proposition précise à faire.»


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