Les deux parties s'acheminent vers un deal pour prolonger la limitation de production des pays Opep et non-Opep au-delà de mars 2018.L'Opep se réunit aujourd'hui à Vienne avec d'autres grands producteurs de brut, Russie en tête, pour décider des suites à donner à l'accord de réduction de la production. L'Opep et dix autres pays, dont la Russie, se sont, pour rappel, associés fin 2016 pour abaisser la production mondiale dont la surabondance a fait plonger les prix entre 2014 et 2016. Alors que la limitation de production avait été étendue au printemps jusqu'à mars 2018, les participants doivent, désormais, décider si la baisse des réserves mondiales depuis le début de l'année et la hausse des prix qu'elle a favorisée justifient d'étendre l'accord.
À première vue, le consensus sur la prolongation de l'accord semble acquis et les certitudes concernent beaucoup plus la durée de la prolongation qui pourrait être ramenée des neuf mois prévus à six ou même à trois mois seulement.
La Russie et l'Arabie saoudite sont d'accord sur la nécessité de nouvelles mesures pour rééquilibrer le marché pétrolier mondial, a déclaré, hier, le ministre russe du Pétrole, qui a dit s'attendre à une prolongation de l'accord de plafonnement de la production. Reste la question de la durée de la prolongation qui rend compliquées les discussions. Une commission mixte regroupant des délégués de l'Opep et les autres pays producteurs dont la Russie semble avoir trouvé une solution médiane en recommandant le prolongement de l'accord jusqu'à fin 2018, avec la possibilité de réexaminer l'accord en juin, selon Reuters qui a cité deux sources au fait du dossier. En somme une prolongation sous surveillance. Cette recommandation doit, cependant, encore être approuvée par l'Opep réunie en séance aujourd'hui.
Par ailleurs, des discussions porteront également sur un éventuel plafonnement de la production de pétrole du Nigeria et de la Libye, qui ont jusqu'à présent été exemptés de l'accord de réduction de l'offre en raison des troubles sur leur territoire. L'idée serait de plafonner ces productions à 1,8 million de barils par jour (bpj) pour le Nigeria et à 1 million de bpj pour la Libye. Si, au printemps, la recommandation d'un renouvellement de trois mois avait été facilement adoptée, cette fois-ci, l'Arabie saoudite, qui plaide pour un renouvellement jusqu'à la fin de l'année 2018, pourrait avoir à convaincre la Russie sur cette durée. Il faut dire que les incertitudes ont été alimentées par les informations faisant état de l'attitude des géants pétroliers russes qui semblent réticents à soutenir la prolongation de réduction. Certes, la production pétrolière russe n'est pas contrôlée de manière centralisée et les réductions exigent le consentement nominal des compagnies pétrolières russes, mais selon Richard Mallinson, analyste géopolitique pour Energy Aspects, "les entreprises peuvent grogner, mais au final, si elles veulent réussir en Russie, elles ne peuvent pas se permettre de trop s'éloigner de la ligne du gouvernement". En effet, en octobre dernier, le président russe Vladimir Poutine a déclaré aux journalistes qu'il était favorable à une prolongation des réductions jusqu'à la fin de 2018. Pour la Russie comme pour l'Opep, il s'agit également de faire face aux extractions américaines, dopées par les gisements de pétrole non conventionnel. "Il s'agit désormais (pour l'Opep et ses partenaires, ndlr) de privilégier le prix sur la quantité. Les participants à l'accord savent que l'année prochaine sera riche en pétrole, et s'ils ne contrôlent pas leur production en 2018, les réserves mondiales vont à nouveau grimper", prévient M. Schieldrop.
En attendant l'issue de la réunion, les cours du pétrole reculaient hier vers 11h GMT de 56 cents pour le Brent à 63,05 dollars et de 47 cents pour le WTI à 57,52 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Saïd Smati
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Posté Le : 30/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Smati Saïd
Source : www.liberte-algerie.com