Algérie

Vers une plainte collective des victimes


La 43e marche du vendredi a été empêchée par la police qui a recouru à la répression et procédé à des centaines d'interpellations musclées.Une plainte collective contre les responsables des violences policières de vendredi dernier devrait être portée prochainement devant les instances judiciaires par le collectif de défense du hirak et la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme. C'est ce que nous avons appris hier auprès d'un des avocats de la défense du hirak un militant de la Laddh. "Ce qui s'est passé à Oran ces derniers jours, notamment vendredi, doit faire l'objet d'une enquête. Les responsabilités doivent être déterminées et des sanctions prises contre les auteurs des violences", ont indiqué les représentants des deux parties, en rappelant que les Oranais étaient sortis manifester de manière pacifique et ne constituaient aucune menace incitant les services de police à pareille intervention.
Samedi soir, lors de la "gaâda politique" qui a signé la récupération de la place du 1er-Novembre par le hirak oranais, les participants ont abordé la répression policière qui s'est abattue sur les manifestants et les modalités de dépôt de plainte auprès des instances concernées. Un appel a été lancé à tous ceux et à toutes celles dont les droits les plus élémentaires ont été violés (insultes, violences physiques, interpellations arbitraires?) de se rapprocher du collectif de la défense pour déposer leurs plaintes. "Nous avons commencé à constituer des dossiers et à réunir les preuves matérielles pour mettre les gens devant leurs responsabilités", a indiqué l'un des avocats, en prévoyant une quarantaine de dossiers d'ici à la fin de la semaine.
Pour rappel, la 43e marche du vendredi a été empêchée par la police qui a eu recours à une violence inédite en procédant à des centaines d'interpellations musclées d'Algériens innocents dont certains n'étaient même pas concernés par la marche. "Il y a eu de nombreux blessés et d'importants traumatismes", a encore déploré l'avocat, plus que jamais convaincu de la nécessité d'une action contre les auteurs de ces exactions.
Il faut rappeler que la répression de vendredi n'est pas la première du genre, même si elle reste inédite en ampleur et en intensité. Des centaines de manifestants pacifiques ont déjà été violentés et/ou arrêtés par les services de police depuis quelques mois, mais seules deux plaintes ont été portées devant la justice. La première émane d'Abdelhadi Abbès qui, le 9 juillet, a dénoncé une arrestation illégale intervenue quelques semaines plus tôt alors qu'il était accompagné de ses deux neveux mineurs. La seconde a été transmise à la justice par Z. Fayçal, qui s'est plaint d'avoir été roué de coups par des policiers devant le siège de la sûreté de wilaya, début octobre, alors qu'il était en train de filmer un rassemblement de soutien à des manifestants interpellés à la fin d'une marche.

S. Ould Ali
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