Algérie

Vers une offensive prix dès 2020



La présentation du projet de l'usine du chinois JAC avec son partenaire Emin Auto à la presse, la semaine écoulée, à Tamazoura, près de Aïn Témouchent, remet en cause le processus établi jusque-là en vue de l'émergence d'une industrie automobile algérienne. Contrairement au process d'assemblage en SKD retenu dans le cadre de cette stratégie, JAC propose la délocalisation d'une usine de fabrication avec l'ensemble de ses départements et ateliers.A commencer par la fameuse presse qui permet l'emboutissage des différents éléments de carrosserie et qui demeure un investissement majeur dans le domaine.
C'est aussi l'atelier de soudure qui serait, selon les affirmations des responsables du projet, renforcé par des robots, gage de précision et de fiabilité, suivi par la phase d'assemblage avec ses automates affectés à l'installation de certains équipements, l'atelier de peinture robotisé et toute la panoplie de phases de finition et de contrôle avant la sortie des véhicules pour un ultime test de conduite et de vérification des principaux organes sur une piste de 1,4 km, dotée de plusieurs obstacles, entre dos d'âne, piste ondulée, virages, montée, descente?
Des atouts majeurs
L'autre atout important de cet investissement, c'est l'usine de fabrication de moteurs. Une offre primordiale, d'autant que sa production est destinée aussi bien à l'équipement des véhicules montés dans l'usine de JAC qu'à d'autres clients en Algérie et à l'étranger.
Et, élément-clé dans ce dernier projet, l'installation d'une fonderie qui permettra la fabrication des blocs moteurs auxquels viendraient s'ajouter les multiples autres pièces de cet organe essentiel.
C'est dire l'importance de cet investissement annoncé et qui est gelé depuis deux années dans l'attente de l'avis favorable du Conseil national d'investissement (CNI) et constituerait, sans aucun doute, un jalon considérable dans le développement d'une véritable filière mécanique nationale. C'est aussi permettre à cette joint-venture d'atteindre, dès l'entrée en production de l'usine, un niveau d'intégration appréciable pouvant varier de 40 à 50%. Il n'en demeure pas moins qu'un réseau de pas moins de 30 unités de sous-traitance en partenariat entre équipementiers chinois et leurs partenaires algériens sera domicilié dans le périmètre même du complexe à Aïn Témouchent.
Casser le monopole
Au-delà de la consistance de ce projet et sa contribution au développement de l'industrie automobile nationale, c'est surtout l'offre prix de la gamme de véhicules des trois marques qui seront montés localement, à savoir JAC, JMC et le spécialiste coréen des SUV, Ssangyong, qui mérite d'être soulignée. Une tarification qui ne manquera pas de semer le doute dans la corporation largement marquée par des marges importantes et donc des prix de vente bien au-dessus du coût réel de ces véhicules. Une situation de fait imposée par les tenants actuels du monopole du marché automobile, dont le souci premier est de rentabiliser dans les plus brefs délais les investissements réalisés.
Les prix sont ainsi passés du simple au double par rapport aux mêmes modèles importés. Une gamme de plus d'une dizaine de modèles pourrait être proposée aux clients locaux dès le premier semestre 2020. Et même si le contexte national actuel ne permet nullement d'avoir une vision claire de la situation économique du pays, l'on se doit d'espérer que ce projet dans lequel l'Etat chinois est partie prenante puisse aboutir et offrir, surtout aux Algériens, de disposer de véhicules, camions utilitaires légers, pick-up, tout- terrains et voitures de tourisme à des prix réellement abordables.
B. Bellil
UNE GAMME LARGE ET VARIEE


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