Les assurances données, jeudi, par la Russie aux Occidentaux quant au respect de la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine n'ont pas suffi à faire baisser la tension. Notamment en Crimée (république autonome, peuplée majoritairement de russophones) où Moscou semble bien déterminée à y rester en maintenant sa flotte qui protège sa présence stratégique dans la mer Noire. Le président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs, ordonné à l'armée de tenir des exercices d'urgence dans la région, tout en excluant des velléités interventionnistes et en assurant que Moscou respectera les accords signés avec Kiev. Néanmoins, les gages de bonne volonté formulés par le chef du Kremlin n'ont pas empêché un commando pro-russe de s'emparer dans la nuit de jeudi à vendredi de l'aéroport de Simferopol en Crimée, devant lequel une foule brandissant des drapeaux de la flotte russe. Cette action aux relents séparatistes intervient au lendemain de la prise du parlement et du gouvernement local de Simferopol par d'autres groupes armés qui ont hissé le drapeau russe sur la façade de la bâtisse. Quelques heures plus tard, le parlement réuni à huis clos dans ce bâtiment avait voté la tenue le 25 mai d'un référendum pour plus d'autonomie, limogeant le gouvernement local. Le ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, a accusé les forces russes « d'invasion armée et d'occupation ». Avant lui, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a mis en garde Moscou contre toute tentation de faire intervenir sa flotte. Le parlement ukrainien s'est montré plus entreprenant en votant une résolution appelant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à garantir la souveraineté du pays en vertu du mémorandum signé, à Budapest, par ces deux pays et la Russie en 1994. Les députés ont également réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur la situation qui s'est créée en Crimée. Une situation que le président ukrainien déchu, Viktor Ianoukovich, a qualifiée, hier, de « réaction naturelle » à une « usurpation du pouvoir » et un « coup d'Etat de bandits » dans une conférence de presse dans la ville de Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie proche de la frontière ukrainienne, où il a trouvé refuge. M. Ianoukovitch a affirmé qu'il n'avait « pas été renversé » mais contraint de quitter le pays après des menaces sur sa vie par des « jeunes nationalistes et pro-fascistes ». Il a promis de « poursuivre la lutte pour l'avenir de l'Ukraine » sans exclure son retour au bercail « une fois sa sécurité assurée ». Le président déchu a qualifié d'illégale la présidentielle du 25 mai prochain.
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Posté Le : 28/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Goutali
Source : www.horizons-dz.com