Vers une nouvelle crise du lait en sachet à Tizi Ouzou

Les distributeurs du lait en sachet produit par la laiterie de Draâ Ben Khedda, la plus importante dans la wilaya de Tizi Ouzou, comptent entamer une nouvelle grève illimitée à compter du 2 mai prochain, a-t-on appris à travers un préavis adressé au wali.Dans son préavis de grève, la section des distributeurs de lait, affiliée à l'UGCAA, a tenu à préciser que ce mouvement se poursuivra "jusqu'au règlement du conflit qui les oppose aux responsables de l'Onil (Office national interprofessionnel du lait)". À travers le même document, les distributeurs ont expliqué que ce conflit est né de la réduction du quota de lait en poudre accordé par l'Onil à la laiterie de Draâ Ben Khedda.
Une réduction qui a induit la réduction de la production de l'entreprise et, par conséquent, les quantités de lait en sachet servies aux distributeurs qui se retrouvent, ainsi, dans l'incapacité de répondre aux besoins des consommateurs. Selon Saïd Abib, président de la section des distributeurs de lait, cette réduction induira un déficit de 30 000 l de lait en sachet dans la wilaya, ce qui risque d'accentuer la tension sur ce produit de première nécessité durant ce mois de Ramadhan, où la demande explose.
Pour notre interlocuteur, les conséquences de cette réduction risquent également d'être dramatiques pour les distributeurs qui verront inévitablement leurs gains se réduire au point de travailler quasiment à perte.
À ce titre, M. Abib nous a expliqué que les 83 distributeurs de lait agréés par la laiterie de Draâ Ben Khedda ont été déjà victimes, en novembre 2019, d'une réduction de 5% de leurs quotas journaliers, et voilà que, encore aujourd'hui, on leur annonce une nouvelle réduction de 10% pour totaliser ainsi 15%
. "Alors que les distributeurs des laiteries situées dans les autres wilayas sont passés à deux rotations par jour, à Tizi Ouzou on ne se contente pas de maintenir les rotations à une seule par jour, mais même la quantité à distribuer en une seule rotation sera désormais réduite", nous a expliqué M. Abib, soulignant qu'avec la marge bénéficiaire de 0,90 DA/litre qui est déjà très faible, toute réduction des quantités à distribuer signifie une asphyxie totale pour les distributeurs.
"Nous ne demandons pas une augmentation de nos quotas mais au moins le maintien des quantités servies jusque-là", dira le président de la section des distributeurs de lait, non sans présenter ses excuses à l'avance aux consommateurs. "Nous n'avons plus le choix, puisque toutes nos requêtes adressées aux autorités locales et nationales sont restées sans suite", a-t-il déploré.

Samir LESLOUS