Vers une hausse des prix ' Marché aurifère

Eventualité n Le prix de l'or risque d'être revu à la hausse en passant de 6 500 (pour le produit importé) à 8 000 DA, voire 10 000 DA le gramme, si l'Etat ne réagit pas.C'est ce qu'a déclaré, hier, le porte-parole du Comité national des artisans et commerçants de l'or, lors d'une conférence organisée, au siège de l'Ugcaa. Les raisons ' Ammar Bahtat les impute aux taxes douanières, très élevées. En effet, selon lui, les importateurs de la matière première (lingots d'or) paient 15% de taxes de douanes et 17% de TVA alors que les importateurs de produits finis paient 12% de taxes douanières et sont exonérés de la TVA.
En revanche, ils paient 30% de taxes douanières pour la marchandise importée des pays hors Union européenne qui, toujours selon lui, sont réduites chaque année de 2,5%. «Ces mesures encouragent de plus en plus l'importation des produits et permettent de réduire de plus en plus la fabrication locale de ce métal précieux »,dira-t-il. Le prix de l'or s'affiche actuellement à 4 500 dinars pour le produit local et
6 500 dinars pour l'or importé, alors que la marge bénéficiaire dans l'industrie et le commerce de l'or n'est pas réglementée. En effet, les représentants de cette commission appellent à la suppression des taxes douanières pour l'importation de la matière première et ce, pour encourager la production locale, lutter contre l'informel mais aussi créer 15 000 nouveaux postes d'emploi. «Le maintien des taxes pousse les bijoutiers à importer des produits finis en or pour les écouler sur le marché, plutôt que de les produire, eux-mêmes, en important simplement la matière première», a plaidé M Bahtat. «Si notre gouvernement a pris la décision liée à l'exonération des taxes pour le produit fini dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (zale) depuis 2011, pourquoi ne pas l'appliquer pour la matière première '», a recommandé ce conférencier.
L'augmentation des charges d'importation a un effet négatif sur le marché en générant le phénomène de trafic de l'or, ont, en outre, soutenu plusieurs intervenants. Le problème du cadre juridique a également été relevé par ces professionnels. Ce problème, selon eux, est à l'origine de la prolifération du marché informel ayant gangrené ce secteur depuis quelques années. «Les lois sont restées obsolètes depuis 1960». Et même les nouvelles lois ne favorisent pas l'intérêt des bijoutiers «considérés pour longtemps comme des riches par la société». Outre ces problèmes, la commission des bijoutiers et des artisans réglementés, au nombre de 30 000, demandent l'organisation de cette profession et la réglementation des marges bénéficiaires pour la vente de l'or. Interrogé sur la production nationale de l'or, l'orateur dira que l'agence Agenor détient une réserve approximative de 174 tonnes .
Samia Lounes